Le Museum of Fine Arts de Houston (MFAH) ouvre ses portes à une exposition unique dédiée à Vincent Van Gogh. “His Life in Art” présente, du 10 mars au 27 juin, les moments charnières de sa vie – depuis ses premières esquisses à sa peinture finale – et raconte sa quête pour devenir artiste.
Cette exposition regroupe plus de 50 toiles, dessins, ébauches et répliques de lettres laissés par Vincent Van Gogh. Cet événement conçu avec l’aide du musée Van Gogh à Amsterdam et du musée Kröller-Müller à Otterlo accorde une attention particulière au début moins connu de la carrière de Van Gogh. « Il est passé de ses premières peintures noires et rugueuses à ses chefs-d’œuvre radiants en un temps incroyablement court », explique David Bomford, commissaire de l’exposition.
Ses dessins, composés uniquement de traits, de points, de cercles, de virgules, renvoient aux oubliettes toutes les anciennes techniques de l’art en Europe. L’exposition offrira aux visiteurs un portrait vivant de son évolution : ses débuts aux Pays-Bas, sa période lumineuse à Paris, sa quête de couleurs dans le sud de la France et son exploration de la nature comme source d’inspiration à Saint-Rémy de Provence.
Plusieurs peintures contiennent aussi des indices contextuels sur son état mental fragile, comme « Nature morte avec oignons » réalisée quelques jours après que Vincent Van Gogh se soit tranché l’oreille. « De toute évidence, Van Gogh a utilisé son art comme auto-thérapie pour apaiser ses souffrances », renchérit Gary Tinterow, directeur du MFAH.
Le maître hollandais capture aussi la vie rurale comme dans le tableau « les mangeurs de pommes de terre » (1885), la joie, la décadence, la bohème jusqu’à la lumière transcendantale des paysages à la fin de sa vie. On y trouve des chefs d’oeuvre ayant rarement voyagé, comme le célèbre tableau « L’Allée des Alyscamps » (1888), vendu en 2015 par Sotheby’s pour 66 millions de dollars à un collectionneur privé.
De ses premiers dessins à ses dernières réalisations, ses œuvres illustrent la manière dont il s’est formé, copiant parfois des tableaux de Delacroix et de Jean-François Millet. Parallèlement à ces compositions qui retracent le parcours torturé de Vincent Van Gogh, les fac-similés de lettres à son frère Théo décrit ses coups de pinceaux agressifs, cet élan spontané à dessiner avec vivacité un sujet ou un paysage. « Vincent Van Gogh a bouleversé le monde artistique avec cette habileté immense à traduire ce qu’il voit ce qu’il pense en émotion de la main. C’est le sommet de son art», explique David Bomford. L’une de ses dernières compositions, « le jardin de l’asile à Saint Rémy » (1889), en est la preuve.