“Faut pousser vos réseaux” . Nous sommes le mercredi 21 septembre et c’est la dernière ligne droite avant la première édition des Vieilles Charrues à New York, le samedi 1er octobre. Laurent Corbel, un des présidents de BZH New York, et une vingtaine de volontaires, essentiellement bretons, sont réunis dans les étages d’une tour de Midtown pour régler les détails de l’évènement.
Programmation, disposition des bars, gestion du public et des volontaires, point sur les ventes: tout y passe. Même la composition des sandwiches et des crêpes est évoquée, alors que des kouign-amann offerts par Choc O Pain et des paquets de chips circulent autour de la longue table. “On est bien au niveau places. On est calé sur le line-up. Des sponsors de dernière minute se sont manifestés. On a bien bossé. Je ressens plus de l’excitation que de l’angoisse” , souligne Laurent Corbel.
L’organisation des Vieilles Charrues à New York n’est pas une mince affaire, c’est sans doute le plus gros évènement qu’a eu à monter BZH, l’association des Bretons de New York. Cela fait plusieurs mois qu’un petit groupe de volontaires se rassemble dans différents endroits de la ville pour monter l’opération, initiée l’an dernier. SummerStage, le site de Central Park qui accueillera les festivités, peut accueillir quelque 5.000 personnes. Les organisateurs restent silencieux sur le nombre de places encore disponibles mais “il en reste” , souligne Laurent Corbel. En plus des fans new-yorkais, quelque 500 festivaliers viendront de France pour applaudir les artistes qui se succèderont dès 4pm. Un habitué des Vieilles Charrues de Carhaix, Matthieu Chedid est attendu. Et les organisateurs comptent sur la “French Touch” apportée par The Avener pour séduire les Américains.
Les festivités commenceront dès le jeudi 29 septembre. Les détenteurs de tickets pourront participer à une “Semaine Charrues” , une série d’événements et de réductions dans différents commerces, restaurants et bars partenaires. Le coup d’envoi de l’opération sera donné chez Le Dû’s Wines, le magasin de vin proposera les jeudi 29 et vendredi 30 septembre un tour de France en vingt vins. Le 30, une projection du documentaire La Grande Traversée, sur l’émigration bretonne aux Etats-Unis, sera organisée à DROM.
Pour le Jour-J, Laurent Corbel annonce quelques “surprises” sur scène, sans en dire plus. L’équipe organisatrice cherche à recruter idéalement jusqu’à 150 volontaires pour pouvoir “doubler” chaque poste. L’association des Vieilles Charrues en France prévoit pour sa part de traverser l’Atlantique avec 50 bénévoles et l’Union alsacienne, le groupe des Alsaciens de New York, dépêchera aussi des petites mains, précise Laurent Corbel.
Malgré la puissance de la marque “Vieilles Charrues”, trouver des sponsors n’a pas été facile, poursuit le Breton. “Les Vieilles Charrues sont connues mais cela reste un évènement exclusivement culturel à la différence du Best of France (grande foire française organisée l’an dernier à Times Square, ndr). Notre équipe a cherché dans ses relations et au bout du compte, ça va le faire” .
Du côté des volontaires présents à la réunion de mercredi, la motivation était au beau fixe. “On est un peu chauvin. On aime la Bretagne et on a envie que les festivaliers à New York ressentent la même patte qu’aux Vieilles Charrues en Bretagne” , lance Pierre-Michel Arzul, originaire de Perros-Guirec, arrivé à New York il y a deux semaines pour un stage en agence d’architecture.
“C’est important je suis Bretonne et admirative des entrepreneurs qui ont monté le festival en Bretagne, partis de rien. Rien n’était gagné” , ajoute Marie Reine Jézéquel, fondatrice de l’agence immobilière New York Habitat, originaire du Nord-Finistère. Je ne m’implique pas d’ordinaire dans les choses françaises, mais là, ça me paraissait important de le faire. J’espère qu’on fera écho ici au dynamisme des Vieilles Charrues et à l’esprit communautaire et rebelle des Bretons” . Comme toute bonne réunion, elle s’est terminée au bar. Il faut, là aussi, se préparer à lever le coude.