C’est l’épilogue d’un long bras de fer juridique. Le 29 juin, après plus de deux ans de procédure, la Cour fédérale d’Orlando a donné raison à la France en lui reconnaissant la souveraineté sur l’épave de La Trinité, découverte en 2016 au large de Cap Canaveral en Floride. La société américaine Global Marine Exploration, qui avait mis la main sur ce trésor inestimable, avait jusqu’au 31 juillet pour faire appel de la décision. Elle ne l’a pas fait.
« C’est une excellente nouvelle car il s’agit d’une découverte majeure qui concerne les premières étapes de la présence européenne en Amérique du Nord et qui rappelle que l’histoire franco-américaine est longue de plus de 450 ans », se réjouit Clément Leclerc, le consul général de France à Miami.
Les vestiges de La Trinité sommeillent depuis 1565 au fond des eaux floridiennes. Le vaisseau de guerre de l’explorateur français Jean Ribault, avait été mandaté trois ans auparavant par l’amiral Gaspard II de Coligny pour tenter de coloniser la Floride au nom du roi de France Charles IX.
Souhaitant valoriser ce pan de l’histoire, la France, en collaboration avec l’État de Floride, va désormais poursuivre les fouilles archéologiques sous-marines du site. Trois canons en bronze et un monument en marbre ornés de la fleur de lys ont d’ores-et-déjà été exhumés des flots, mais l’épave de La Trinité pourrait encore renfermer d’autres secrets. « Nous souhaitons mettre en valeur tous les objets qui seront ainsi retrouvés en vue de présenter cette épisode historique au grand public », souligne Clément Leclerc.
Les recherches et le traitement des reliques devraient prendre plusieurs années. À terme, les pièces archéologiques devraient être symboliquement exposées à Jacksonville, anciennement connue sous le nom de Fort Caroline, un fort construit par la première délégation de Français en Floride.