Dès les premiers rayons de soleil après un orage, on sait à quoi s’attendre à Washington D.C. On prépare les sprays anti-moustiques et on se vaporise pendant plusieurs minutes, espérant pouvoir passer entre les piqûres. Sur les terrasses des bars, on pense aussi à la pauvre clientèle qui se fait dévorer en laissant des sprays disponibles sur les tables. Pourquoi y a-t-il autant de moustiques à Washington ? C’est la question bête de la semaine.
Pour des raisons de santé publique, notamment en 2016 avec Zika, les services sanitaires de la ville préviennent les résidents et les encouragent à se protéger contre les moustiques en tout genre, pouvant être porteurs de maladie. Le docteur Vino DelVento, directeur exécutif des services vétérinaires de la réglementation sanitaire à Washington D.C., rappelle que « la ville a été construite sur un marécage. Qui dit espaces verts, dit moustiques », souligne-t-il. On pense tout de suite au Rock Creek Park, qui réunit tous les ingrédients pour un nid géant de moustiques.
« Un temps pluvieux, suivi par de chaleurs intenses et des zones d’eau qui stagnent augmentent le nombre de moustiques », souligne le docteur Andrew Hennenfent, épidémiologiste des maladies zoonotiques au Centre de la politique, de la planification et de l’évaluation à la mairie de Washington D.C.
L’étude bi-annuelle de la National Pest Management Association (NPMA) place, cette année encore, Washington DC parmi les douze villes américaines les plus sujettes aux invasions d’insectes vecteurs de maladies. « Les mois de mai et juin ont été chauds et humides dans la région, offrant aux moustiques et aux tiques les conditions parfaites pour se développer », peut-on lire dans l’enquête publiée ce mardi 16 août.
Y-a-t-il plus de moustiques pour autant ? Pour le docteur Andrew Hennenfent, « ce n’est pas qu’il y en a plus, c’est que l’on fait un meilleur travail de surveillance avec la menace de maladies depuis les années 2000 ».
Les habitants ne sont pas sans défense. « Il faut faire attention à ne pas laisser de l’eau stagnante autour de chez soi, ou des poubelles collectant de l’eau », insiste le docteur Vino DelVento. Pour ce qui est de la protection personnelle, « il faut s’habiller avec des pantalons et des hauts à manches longues », souligne le docteur Andrew Hennenfent, reconnaissant que c’est parfois difficile à 35ºC. « Trouver un répulsif approprié reste aussi une bonne solution ».
Une première version de cette Question bête a été publiée le 21 août 2018.