Fermée depuis quatre mois à cause des dégâts causés par l’ouragan Sandy, l’Almondine Bakery a rouvert ses portes le 3 mars dernier. Une nouvelle qui est presque passée inaperçue.
« Nous n’en avons parlé à personne, confie Hervé Poussot, le patron de l’Almondine Bakery, nous ne voulions pas faire d’évènement particulier. Nous avons fait profil bas et recommencé tout doucement pour ne pas avoir la pression ».
L’humilité est certainement ce qui caractérise M. Poussot. Bien que New York Magazine ait dit de ses baguettes qu’elles étaient les « meilleures de New York », le pâtissier a longuement appréhendé cette réouverture. « On a ressenti plus de stress que d’habitude. C’était un mélange de joie, d’appréhension et de peur. Mais nous étions contents de rouvrir après quatre mois de bataille ».
La réouverture de l’Almondine n’était pas certaine il y a encore quelques mois, l’assurance d’Hervé Poussot ayant refusé de prendre en charge les réparations. Il a dû recourir à la générosité des New-Yorkais. « Mon propriétaire m’a beaucoup aidé et de nombreux clients ont fait des dons, ils se sont mobilisés par l’intermédiaire des réseaux sociaux. D’autres chefs pâtissiers français se sont également mobilisés. Mais je ne cache pas que j’ai dû casser ma tirelire. J’ai repris un crédit pour trente ans », explique-t-il.
« En tant qu’homme, ça vous fait réfléchir, ajoute-t-il. Certaines choses deviennent moins importantes. On se rend compte que rien n’est jamais acquis. Depuis la catastrophe, je relativise beaucoup plus facilement, je prends du recul. Aujourd’hui j’ai une vision plus complète de mon entreprise ».
A la croisée des chemins, Hervé Poussot veut profiter de ce nouveau départ pour commencer une nouvelle aventure. Il hésite entre investir dans un nouveau local ou faire entrer un partenaire financier.
Si l’Almondine Bakery a rouvert ses portes, il reste cependant des efforts à accomplir pour que l’entreprise renoue avec le succès pré-Sandy. « Il reste du gros matériel à réparer. Aujourd’hui, je ne suis qu’à 65% de ma capacité de production ».
De leur côté, les clients se réjouissent de la réouverture de la boulangerie. Rebeca Pontes, une créatrice de mode de 32 ans qui habite dans le quartier de DUMBO est une fidèle cliente de l’Almondine. « C’est une boulangerie vitale dans le quartier. C’était très dur quand elle était fermée. La réouverture est un vrai symbole, c’est important de voir que tant d’efforts ont été fournis pour qu’elle revienne. »