« Est-ce que c’est la boutique que l’on voit dans la série Girls? » demande un client en entrant dans les Petits Chapelais, un magasin d’habits pour enfants sur Sullivan Street, à SoHo.
Dominique Simonneaux, la propriétaire des lieux, est habituée à cette question. Ceux qui connaissent la série de HBO sauront que Jessa, la bohème du groupe, travaille pendant quelques épisodes de la saison 3 (la dernière diffusée) dans la boutique de la Française, où elle s’ennuie d’ailleurs.
« L’équipe est venue trois jours pour le tournage, il y avait plus de 100 personnes qui travaillaient dans la rue, personne n’avait vu ça ici », s’amuse-t-elle. Et elle a bien failli jamais le voir. « Quand j’ai eu la production au téléphone, je n’ai pas compris qui ils étaient, je leur ai dit que je n’avais pas le temps et qu’ils pouvaient me rappeler plus tard », raconte Dominique Simonneaux. Heureusement, son employée l’a poussée à accepter l’opportunité.
Quand ça n’est pas l’équipe de Girls, Dominique Simonneaux accueille Julia Roberts, Sarah Jessica Parker ou encore Kim Kardashian, venue “faire du repérage“. Preuve que la boutique de la Française a de quoi séduire. Le passage des stars ne l’impressionne pas, elle qui, la plupart du temps, ne les reconnait même pas. « Une fois j’ai discuté avec une femme très gentille, on a beaucoup rigolé et on a commencé à se raconter plein de choses… » – il s’agissait de l’actrice Sandra Bullock.
Mais Les Petits Chapelais ne se résument pas à un défilé de stars. Ici, on trouve des habits originaux, soigneusement sélectionnés Dominique Simonneaux et son flair. « Je pense que les gens en ont marre des grands magasins et que leurs enfants aient les mêmes habits que tout le monde ». Même la grande prêtresse de la mode US, Donna Karan aurait complimenté Dominique Simonneaux pour ses choix.
Cette ancienne danseuse contemporaine est d’abord venue aux Etats-Unis pour poursuivre sa carrière. Une fois enceinte, elle s’est mise à confectionner un trousseau pour bébé, aidée par sa soeur. « Tout est parti de là, quand je sortais dans la rue avec ma fille, tout le monde me faisait des compliments ». Elle ouvre sa boutique en septembre 2001. « J‘ai vu les tours tomber, et au début ça a été très dur, les gens n’osaient plus sortir de chez eux ».
Il y a un an, la boutique déménageait quelques numéros plus loin sans en informer personne. « Les clients étaient très contents de retrouver la boutique, ils voulaient m’embrasser » raconte-t-elle.
L’inspiration et la sélection des créateurs lui viennent naturellement. « Je n’ai pas la télé et je ne regarde pas les magazines, mes choix sont instinctifs ». Ca paie. Au point où ses clients lui disent: “Quand on rentre dans votre boutique, ça nous donne envie de faire des enfants!”