Bill Gates lui-même prédisait la mort du mot de passe en 2004. Pourtant, quinze ans plus tard, Dashlane spécialisée dans la gestion de mots de passe et d’informations personnelles, vient de boucler une levée de fonds de 110 millions de dollars menée par Sequoia Capital.
C’est pour éviter la perte de temps découlant de l’oubli d’un mot de passe que quatre Français (Jean Guillou, Guillaume Maron, Alexis Fogel et Bernard Liautaud) ont fondé l’entreprise en 2009.
Via une application gratuite dans sa forme la plus sommaire et payante pour une formule plus complète ou pour les entreprises, Dashlane propose de gérer automatiquement tous les identifiants de connexion d’une personne. La (plus si) start-up à cheval entre la France et les Etats-Unis compte 200 personnes et recense 12 millions d’utilisateurs.
“L’internaute moyen aux Etats-Unis a à peu près 200 comptes, estime Emmanuel Schalit, qui dirige l’entreprise depuis le siège new-yorkais. Il en a oublié la moitié, il ne sait plus qu’il a un compte sur MyGoodWine.com par exemple. Sauf que tous ces sites-là ont ses informations et le jour où le site MyGoodWine.com auquel il avait donné le même mot de passe qu’il utilise partout est compromis, ça va poser un vrai problème. Et à horizon 2023, l’Américain aura entre 400 et 600 comptes”, illustre-t-il.
L’ambition de Dashlane est claire : “Aujourd’hui, quatre milliards de personnes se servent d’internet dans le monde et seulement 60 millions d’entre elles utilisent un outil, quel qu’il soit, pour les aider dans la gestion de leur identité numérique”, observe Emmanuel Schalit. “Ça fait à peu près 1,5%. Les 98,5% restants de ces quatre milliards ne font rien. Il y a un besoin énorme d’éducation sur les solutions qui existent”, argue le patron, avant de noter que le principal concurrent de l’entreprise, “c’est le do-nothing, le consumer apathy : le fait que les gens préfèrent ignorer le problème”.
Pour toucher et séduire ces utilisateurs potentiels, Dashlane vient d’accueillir Joy Howard à la tête du marketing, qui a fait ses armes auprès de géants comme Lyft, Patagonia, la marque Converse ou encore Coca-Cola. Le but : simplifier le produit au maximum, explique Emmanuel Schalit. “C’est la raison pour laquelle au lieu d’envoyer un simple e-mail, vous partagez vos fichiers par Dropbox, compare-t-il. Et faire des choses simples, il n’y a rien de plus compliqué.”