C’est à son retour de Paris où elle a participé en tant que conférencière au Happy Lab 2011 que nous revoyons Christine Lewicki. Ce retour à la mère patrie, c’était aussi pour promouvoir la sortie de son premier livre, un recueil qui explique comment l’auto-entrepreneur expatriée à L.A. a fait pour se sortir du cercle vicieux de la grogne et des jérémiades. Elle nous y explique sa philosophie, et nous refile sa technique pour garder le moral, ne plus se poser en victime, et «arrêter de râler, tout simplement.»
Râler n’est pas constructif, nous dit Christine dans son livre, c’est même contre-productif car on passe son temps à pester et rechigner au lieu d’ouvrir notre esprit aux alternatives, comme la collaboration et la négociation avec autrui. Comme se plaindre ne requiert pas autant d’énergie que de chercher une solution et agir pour véritablement s’en sortir, on tend à privilégier cette attitude. Si l’on mentionne les 18% de Français qui pensent que râler leur fait du bien, celle qui se définit parfois comme une “mampreneur” (voyez « maman » et « entrepreneur ») accomplie nous dit simplement qu’elle ne souhaite pas convaincre ceux-là, «mon livre s’adresse à ceux qui regardent leur journée, et qui se disent : est-ce que j’ai envie d’être et de vivre comme ça ? Est-ce que ma vie serait plus agréable si j’arrêtais de râler? C’est au départ une décision égoïste, mais dont tout le monde profite au bout du compte !»
Quand on lui demande si elle se sent un petit peu comme à la tête d’une révolution culturelle (86 % des Français avouent être râleurs), la résidente de Culver City à Los Angeles répond: «Je ne suis pas là pour donner des leçons à qui que ce soit, mais juste partager aux autres de quelque chose dont je profite, et que j’ai avant tout appliqué à moi-même.» Le ton est donné : Christine ne parle que pour elle-même, et aux autres râleurs qui, comme elle, se sentent submergés par leurs propres ruminations. Le déclic pour elle, c’était il y a un an : «Tout à coup, j’ai eu un flash» raconte Christine dans l’introduction de son livre, « j’ai pris conscience que j’étais en train de râler sur les râleurs ». Elle décide donc de passer à l’action et de se poser le défi de changer ses habitudes. Mais pourquoi passer le pas ?
Entre autres, parce que râler nourrit notre attitude pessimiste, et ce n’est pas que Christine qui le dit : en janvier 2011 un sondage BVA-Gallup International montrait dans le journal le Parisien que 61% des Français pariaient sur des difficultés économiques pour la nouvelle année ; avec une moyenne mondiale de 28%, nous sommes les champions d’Europe. «Râler, c’est tirer tout le monde vers le bas en portant notre attention sur ce qui ne va pas», nous dit l’écrivain philosophe Laurent Gounelle dans la préface du livre de Christine, qu’il qualifie de précieux et de nécessaire.
Lewicki, qui est coach professionnel pour les auto-entrepreneurs s’adresse aux lecteurs avec simplicité, elle montre comment nous libérer de nos automatismes, comme par exemple éviter de dire à tout va «Je suis fatigué(e)» ou encore «Ca me saoule». Le mot est souvent juste, et rehaussé d’un zeste de psychologie, de spiritualité, et plein de bon sens. En guise d’encouragements, des témoignages prélevés du blog du même nom que Christine avait tenu, tel un journal de bord virtuel, pendant la durée son défi. Un petit coup de pouce pour aborder la rentrée sans (trop) râler.
Le blog de Christine : http://jarretederaler.com/
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C’est marrant, c’est la première fois que j’entends parler de ce bouquin, mais après une these aux USA, un bref retour en France de quelques années, puis vivant avec une Japonaise/Americaine a New York depuis 14 ans, ça me parait presque une évidence. D’ailleurs, les Français, on les reconnait de loin dans le subway, c’est toujours ceux qui se plaignent ou qui ronchonnent – c’est une caricature qui me fait sourire a chaque fois. Quant a se soigner soi-même, c’est pas toujours facile, mais ça va mieux quand on ne fait que rendre visite temporairement en France – ou on m’appelle toujours l’Américain et on se moque parfois de mon point de vue un peu optimiste…
Manifester son mécontentement ou son indignation est positif. Accepter l’inacceptable est une forme de résignation, d’abandon et d’indifférence qui sont négatifs et non positifs.
Râlez et agissez: ne soyez pas un mouton dans un troupeau ! Et si vous ne voulez plus râler alors essayer d’agir directement. Vive l’individu qui ne se fond pas dans la masse et refuse les systèmes.