Le samedi 10 et le samedi 17 octobre, les passionnés par la sauvegarde animale ont rendez-vous à l’Expo. Covid-19 oblige, l’évènement a lieu entièrement en ligne cette année, mais Jean-Gaël Collomb attend cette édition avec autant d’impatience que les précédentes. Et pour cause, il s’agit de l’exposition de tout le travail accompli par Wildlife Conservation Network, une ONG américaine montée en 2002 et dont le Français est le directeur exécutif.
La mission de cette organisation non gouvernementale : protéger des espèces en danger, surtout dans les pays en voie de développement. « On identifie les projets de structures locales, de la lutte anti-braconnage à la sensibilisation des populations, en passant par la recherche et des programmes d’éducation. On leur fournit ensuite un appui financier, technique et émotionnel », explique Jean-Gaël Collomb. Comment ? En offrant du savoir-faire administratif, notamment en termes de développement, networking et levées de fonds.
L’Expo permet donc au grand public de découvrir concrètement les projets de l’ONG et d’envisager de la soutenir financièrement. D’où l’importance de l’évènement. De nombreux intervenants sont des scientifiques réputés, à l’instar de Jane Goodall, anthropologue et éthologue britannique (ndlr : étude du comportement des animaux). « L’Expo brise le mur opaque entre nos partenaires sur le terrain et les donateurs actuels ou potentiels », précise le directeur. Si quelqu’un donne pour une espèce particulière, on investit 100% des fonds pour elle ». Cette approche communautaire et transparente vaut à l’ONG de figurer dans le palmarès des associations du domaine.
Ses actions concernent 87 espèces dans 37 pays. Éléphants, guépards, lycaons, raies ou pingouins… pour ne citer qu’elles. « Pour les sélectionner, on prend en compte les classifications internationales des espèces menacées, leur charisme, leur impact sur un écosystème ou le nombre d’études”, indique Jean-Gaël Collomb. L’année dernière, l’ONG a déployé 18 millions de dollars pour leur protection et elle met aussi en place des fonds spéciaux (pour les lions ou les pangolins par exemple).
Un succès pour le Français, fier d’observer que « dans la plupart des sites du réseau, les populations animales augmentent ou les menaces sont limitées ». Biologiste de formation, diplômé aux États-Unis, Jean-Gaël Collomb souhaitait au départ devenir vétérinaire. Puis il a étudié le comportement animal et a passé du temps au Gabon, avant de gérer un réseau de surveillance de l’exploitation de forêts en Afrique. Très rapidement, il s’est rendu compte « qu’il n’y aurait plus d’animaux à étudier si on ne travaillait pas avec les populations locales pour les sauver ».
Son parcours l’a mené à un doctorat en écologie interdisciplinaire. Il a par la suite choisi de s’investir pour des associations et a décidé de rejoindre à WCN il y a huit ans. Fort de son expérience, Jean-Gaël Collomb sait l’impact de la survie animale sur la nôtre : « on a besoin de faire attention à la planète, tout est interconnecté. Qualité de l’eau, érosion des sols, maladies… Il faut donc apprendre à la partager et ça n’arrivera pas par accident ! C’est à nous, les hommes, de mettre ça en place ».
Aujourd’hui, Jean-Gaël Collomb crée un trait d’union entre ceux qui œuvrent sur le terrain (« maillon nécessaire à la réussite de la conservation animale ») et ceux qui veulent aider (« maillon indispensable pour agir »). Il encourage vivement les Français à faire évoluer leur regard sur les levées de fonds et à donner. Il invite par la même occasion à davantage d’engagement et de générosité. Ici ou ailleurs. Pour les animaux sauvages ou d’autres.
(Une première version de cet article est parue en octobre 2019; cet article est une mise à jour avec les informations sur l’Expo 2020)