Gad l’Américain est revenu en France et le choc est brutal. Quatre jours après l’horrible 14 juillet de Nice, il a dû annuler son spectacle prévu à Antibes. “Il fallait respecter le deuil national”, raconte-t-il au téléphone depuis la Côté d’Azur. Mais dès le lendemain, il était de retour sur scène: “il faut bien repartir”…
Gad Elmaleh est en France pour rôder avec son compère Kev Adams “Tout est possible”, le spectacle qu’ils vont emmener en tournée à travers l’hexagone à partir d’octobre. De très grandes salles, dont Bercy à Paris et “déjà plus de 200.000 billets vendus”.
Mais qu’on se rassure: le comédien n’a pas abandonné son rêve américain, la “renaissance” qu’il racontait à French Morning il y a quelques mois. Au contraire: fin août, il commence une tournée américaine d’une dizaine de dates, qui s’interrompra pour son retour en France, avant de reprendre en janvier, pour se terminer en apothéose au mythique Carnegie Hall, à New York, le 11 février 2017.
Le grand écart transatlantique a de quoi donner le tournis. D’un côté, un succès garanti d’avance auprès d’un public qui le plébiscite depuis des années. De l’autre… l’inconnu, avec des théâtres de grandes villes qu’il faut remplir. Et un spectacle tout en anglais: “c’est le même que celui que j’ai rôdé cet hiver et ce printemps au Joe’s Pub à New York, avec un peu plus de mise en scène parce qu’on aura plus de place que dans un comedy club”.
Mais cette fois, les salles ne pourront pas être remplies seulement d’expats français (ou marocains). Pour la première fois, Gad Elmaleh va tester “grandeur nature” son rêve américain: peut-il séduire un public local, pour qui il reste largement inconnu ? Déjà, la presse américaine a répondu en couvrant abondamment (le New Yorker étant un des derniers en date) le pari fou du comique; les talk shows également. “J’adore faire les talk show ici, c’est super important. C’est très préparé, beaucoup plus qu’en France. On se parle au téléphone, ils viennent voir les shows… En France on ne travaille pas assez dans les talk shows, mais c’est vrai qu’à l’inverse, tu peux dire plus de choses en France”.
L’aller-retour linguistique est parfois difficile (“il me faut quelques jours pour me réadapter à l’anglais”), mais enrichissant aussi: “en français, j’ai chopé des trucs grâce l’anglais. Cela m’aide dans la manière de m’adresser au public, plus directe, plus basée sur la “punch line””. En fait, ajoute-t-il, j’aimerais que mon show en anglais soit le résultat des deux cultures: mise en scène, rondeur à la française et efficacité du texte à l’américaine”.
En août, de retour dans son appartement de Manhattan où il habite désormais, il passera l’essentiel de son temps à peaufiner son spectacle. Pour le voir, vérifiez régulièrement le programme du célèbre Comedy Cellar où il prévoit de venir jouer plusieurs fois par semaine. “Les comedy clubs, c’est mon “gym”, mon entraînement quotidien. Personne ne me connaît, il n’y a aucun risque: tu fais tes dix minutes, si tu réussis le public s’en souvient, sinon ils oublient tout de suite”. La meilleure manière de préparer la grande tournée, “no pressure”.