Il y a quelques mois, la photographe toulousaine Emmanuelle Choussy s’est lancée dans un projet artistique audacieux: celui d’illustrer en image le rapport qu’entretiennent les femmes avec leur poitrine. Un pari plutôt osé en Californie, où le topless sur la plage est formellement interdit par la loi, et où le moindre bout de sein exposé à la télévision provoque immédiatement un scandale.
Intitulée « Women and Breasts », la série de photos que prépare Emmanuelle Choussy, photographe entre autre pour l’agence Gamma à Los Angeles, vise à donner la parole à une grande diversité de femmes : de tous âges, toutes origines et couleurs de peau. Il y a « celles qui sont épanouies et satisfaites de leur poitrine, d’autres qui en souffrent ou qui en ont souffert, d’autres qui sont passées par la maladie. Une femme qui a subi une double mastectomie a notamment accepté de poser, explique-t-elle. Je souhaite que le projet puisse aider à sensibiliser les gens au cancer du sein, même si la maladie n’en est pas le sujet central ».
Les Américaines moins prudes que les Françaises
Le rapport entre photographie et psychologie passionne depuis longtemps cette photographe autodidacte de 36 ans, ex-mannequin, installée à Los Angeles il y a maintenant deux ans, avec son mari et son fils. «Certaines personnes viennent se faire photographier pour entamer une forme de thérapie, se réconcilier avec leur image. Derrière l’objectif, j’ai assisté à des scènes très fortes. Mon projet Women and Breasts s’inscrit dans cette continuité», explique Emmanuelle Choussy, qui a récemment rédigé un essai sur la question de la thérapie par la photo.
La photographe, qui espère au total travailler avec une vingtaine de femmes, est toujours à la recherche de nouveaux modèles: avis donc aux intéressées. Elle a déjà rencontré plusieurs femmes, des Américaines mais aussi des Françaises. « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les Américaines font beaucoup plus facilement la démarche de me contacter que les Françaises. Elles sont aussi bien moins complexées devant l’objectif ! Mais cela m’intéresse aussi énormément de comprendre pourquoi celles qui y vont à reculons et qui disent ne pas s’aimer, ont quand même décidé de sauter le pas».