Paul Gueneau, jeune “poilu” natif de Nevers, et James S. Waters, “doughboy” de Galveston, ne se sont jamais connus, et pourtant leur parcours se sont croisés.
En avril 1917, James a 22 ans. Il finit ses études d’ingénieur au tout nouveau Rice Institute, inauguré en 1912 – qui deviendra Rice University. Lorsque la guerre éclate, il s’engage volontairement et part combattre en France.
Paul, lui, a 21 ans. Il a déjà passé trois ans au front, pendant lesquels il n’a pas quitté son petit VestPocket de Kodak, le premier appareil photo de poche au monde. A la fin de la guerre, il rapportera 450 photos, dont des clichés pris en pleine action à Verdun – un témoignage unique.
À ce fonds exceptionnel, conservé par la famille de Pulchérie Gueneau, petite-fille de Paul et commissaire de l’exposition, s’ajoute le scrapbook de James S. Waters, que sa femme Pauline a légué au Woodson Research Center de Rice University.
Il en ressort une exposition à visiter jusqu’au 10 août à la bibliothèque Fondren de Rice University. “Nous voulions raconter l’histoire de ces deux soldats à travers leurs archives personnelles, comme les lettres que James envoyait à son père, et le rapport écrit par le Capitaine du bataillon, qui raconte le quotidien des soldats”, explique Pulchérie Gueneau qui s’est plongée dans ces archives avec son père pendant près de deux ans. “C’est aussi un hommage à ces deux soldats qui, sans le savoir, se sont relayés en première ligne : en septembre 1918, lorsque James monte au front pour la première fois, Paul, victime de gaz moutarde, est mis hors de combat après quarante mois au front.”
Quinze étudiants de Rice University sont morts pour la France lors de la Première Guerre Mondiale, pourtant rien ne l’indique sur le campus. Cent ans après, une campagne GoFundMe a été lancée pour installer une plaque commémorative.