Les clients qui entrent dans la petite boutique Louis Purple sur Lafayette Street risquent d’être surpris. Depuis peu, les logos de la marque de costumes sur mesure ont disparu et ont été remplacés par “Monsieur Brunold”.
Charles et Chloé Brunold, le couple français derrière cette boutique confidentielle qui a habillé Ben Stiller et Robert De Niro, ont décidé de se lancer après cinq ans sous le giron de la marque française. Sous “Monsieur Brunold”, le nom de leur nouvelle marque, rien ne va changer ou presque. La gamme de produits sera élargie à des accessoires non proposés par Louis Purple, comme des carrés de poche “made in France”, des gants en cuir faits main, des cravates italiennes, des chaussures et certains types de vestes. “Il fallait qu’on change de nom pour prendre un peu plus de liberté, explique Chloé Brunold. C’est le début d’une nouvelle aventure. Nos clients sont contents pour nous. Cela a pris cinq ans de peaufiner notre expérience clients. La motivation a été retrouvée.”
“Monsieur Brunold”, c’est une nouvelle étape dans l’aventure entamée dans les années 2000 en Asie par Charles Brunold. Installé à Kuala Lumpur depuis 2005 pour travailler pour Disney, ce consultant en ressources humaines était à la recherche d’un nouveau départ. “J’avais un peu le gène de l’entrepreneur. En étant jeune, j’avais du mal à être crédible. C’était peut-être une barrière dans ma tête. J’ai considéré d’autres options. Le sur-mesure en faisait partie.”
Lors d’un déplacement dans une usine, un producteur lui parle de Louis Purple. Charles Brunold vient s’installer aux Etats-Unis , où la marque n’est pas présente. Il dégotte un local intimiste en plein coeur de SoHo. “Il y a toujours eu dans ma famille une passion pour les beaux vêtements sur mesure, se souvient-il. Nous ne sommes pas les premiers à avoir eu l’idée. On était dans la tendance.” Il est remarqué par New York Magazine et le New York Post. Bien aidé par quelques stars. Outre Stiller et De Niro, ils ont habillé Morgan Freeman, Sean Penn et Jake Hoffman. Scarlett Johansson et son compagnon français Romain Dauriac sont passés par la boutique.
Le créneau de “Monsieur Brunold” reste les produits “made in Europe”. Ses costumes, qui ne valent pas moins d’un millier de dollars, sont assemblés sur le Vieux continent avec des tissus de drapiers de renom comme Vitale Barberis et Dormeuil… “Notre côté européen est notre grand différentiateur par rapport à nos concurrents, dont les produits sont fabriqués en Asie ou au Mexique.”
“Monsieur Brunold” est ouvert sur rendez-vous uniquement. “Il y a de plus en plus de demandes pour le “made to measure”. C’est naturel aujourd’hui. On est loin de la saturation du marché même s’il y a plus d’acteurs dans ce secteur, poursuit-il. C’est un business très compliqué. Il y a beaucoup de mariages, de deadlines et de données à gérer. Tout peut être assez dramatique” .
Pour les Brunold, ce lancement “recrée une excitation”. “Je retrouve la flamme qui a fait que, dès la première année, nous faisions un million de chiffres d’affaires pour Louis Purple avec ce petit local, admet le patron. Il y a six mois, le bail n’était pas signé. J’étais prêt à changer de carrière. Il fallait que la page se tourne proprement. C’est ce qui a été fait.”
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Correction orthographique : J’étais prêt à changer de carrière et non pas près à changer de carrière.