Au nouveau restaurant d’Harlem, Chéri, le chef et fondateur Alain Eoche sert aux clients les plats qu’il a imaginés le matin.
“Quand j’étais jeune, tous mes amis faisaient la fête lorsque leurs parents étaient partis. Mais pas moi – j’organisais les dîners. J’invitais mes amis chez moi et cuisinais un repas pour eux. Ils pensaient probablement que j’étais fou”, rit-il.
Plus de 40 années plus tard, Alain Eoche continue à recevoir les amis pour le dîner, mais tout le monde est bienvenu. “J’habite juste au-dessus du restaurant. Chéri est une extension de ma maison. Ce n’est pas un restaurant ordinaire. Je sens que les gens viennent chez moi pour dîner et boire avec moi.”
Il n’y a pas de menu chez Chéri. Chaque matin, Alain Eoche se réveille et décide ce qu’il va cuisiner le soir en fonction de son humeur et du temps. Ensuite, il se rend au marché pour acheter les ingrédients frais dont il a besoin. “Tout est organique, insiste-t-il. Tout. Et je fais tout ici, même le ketchup.”
Il fait tout, et en plus sans filet. “Je n’utilise jamais des recettes pour cuisiner, explique-t-il. Je cuisine toujours de mémoire puisque j’ai une mémoire très bonne pour les goûts et les odeurs. Dans la cuisine, c’est mon odorat qui me guide.” Parmi ses créations: des petites courgettes farcies, de la ratatouille, du fromage de chèvre, du poisson avec un coulis de beurre blanc, et des pommes de terres ecrasées avec des olives et de l’huile. “Le dîner est plus que simplement l’aliment -c’est aussi la lumière, la musique, la forme de l’assiette.”
Après avoir géré son propre restaurant à Paris pendant 20 ans, il a décidé de s’installer à New York, la ville pour laquelle il a eu le coup de foudre lors d’une visite à l’âge de 21 ans. “C’était effrayant, mais j’ai décidé de le faire. Je sentais que je regardais mon rêve à l’écran et je voulais passer à travers l’écran pour entrer dans mon rêve.”