Même si Renaud adore son pays, sa culture, sa famille et ses amis, cela ne l’a pas empêché de toujours se sentir différent des autres lorsqu’il vivait en France. « Là-bas, c’était un peu comme être en prison, avec un avenir tout tracé d’office. J’avais cette impression d’avoir un léger décalage avec les autres. Je me voyais toujours avec un temps d’avance alors qu’eux me voyaient plutôt avec un temps de retard ! J’avais aussi envie de laisser mon imagination prendre les rênes de ma vie, et lorsque je m’y aventurais, je me prenais souvent en retour cette réponse cinglante qui me faisait froid dans le dos, « faut pas rêver ! ». Alors je me taisais pour ne pas passer pour un farfelu ou un prétentieux et, en cachette, je rêvais justement qu’un jour, je partirais, moi aussi, pour des terres inconnues où tout est possible, même l’impossible ».
Cela fait maintenant deux ans que Renaud est à New York et jusqu’à présent, son plan a fonctionné à merveille. Il a un très bon poste dans une compagnie américaine de stratégie d’entreprise. Il est un peu comme un docteur qui diagnostique et soigne ses malades du mieux qu’il le peut. Cela lui a permis de s’installer dans la ville, de prendre ses marques et de faire quelques économies. « C’est un métier qui me passionne mais où je suis souvent confronté à des CEO qui n’ont que leurs propres intérêts en jeu, pas ceux de leurs entreprises et encore moins ceux de leurs employés ». Il voit toujours tout plus vite que ses collègues, son patron est élogieux à son sujet, et il sait qu’il est temps de voler de ses propres ailes afin d’exprimer sa vision sur le monde. « Mais comment faire ? ». Son élan est brisé, le voilà perdu. Son job devait être un tremplin vers ses rêves les plus fous, mais il se retrouve bloqué tout en haut du plongeoir, paralysé, incapable de sauter dans sa nouvelle vie.
« Ma vie n’a pas l’originalité de ma façon de penser, c’est un fait. J’ai besoin d’aide car je n’arrive absolument pas à savoir quelle est la voie professionnelle qui m’apportera totale satisfaction, celle ou j’aurai le sentiment d’utiliser mes facultés à 100%, tout en restant fidèle à mes principes de vie ». Qu’est ce qui empêche Renaud d’atteindre son but ? « C’est moi, c’est évident. Il y a une partie de moi, très française, qui se demande ce que je dois faire avant tout, alors que l’autre, très américaine, ne pense qu’à ce qu’elle veut faire. Autant c’est bien de partir à l’aventure, il ne faut pas non plus faire n’importe quoi. C’est donc une lutte constante et épuisante entre vouloir et devoir. Qui doit l’emporter ? Je n’arrive pas à me décider »
L’esprit de Renaud va dans tout les sens. Sans le calmer, notre travail ne peut pas être efficace. Pour cela, je lui impose de rester dans le domaine du vouloir. Que voulez-vous vraiment qu’il se passe dans votre vie ? Long silence qui en dit long sur la difficulté de la question qui pourtant paraît si simple. Et oui, faire totale abstraction du domaine du devoir est tellement à contre courant de ce que l’on nous a appris. « Ce que je voudrais vraiment faire serait de monter ma propre société de stratégie d’entreprise, mais en ne travaillant que pour des CEO qui croient en leur compagnie, pour des vrais leaders, pas pour ceux qui sont là pour prendre la caisse et s’enfuir en courant. Depuis l’election d’Obama, je vois bien que mon idée est très dans l’air du temps, mais en même temps je me demande si je ne risque pas de me griller complètement dans ma profession, et perdre ce métier que j’aime tant. Un ami m’a parlé de ce jeune agent d’acteurs qui s’était lancé dans le business dans les années 50 en plein moment de la chasse aux sorcières. Il avait alors décidé de ne travailler qu’avec ceux qui étaient sur la liste noire, soupçonnés d’être communistes. Au-delà de sa carrière couronnée de succès, ce qui m’inspire dans son histoire c’est son courage, sa passion pour son métier, et sa volonté de rester fidèle à ses convictions, coûte que coûte ».
Malgré l’excitation que la découverte de ce qu’il veut vraiment faire lui procure, Renaud reste encore paralysé tout en haut de son plongeoir. Quand il regarde en bas, il se demande si l’eau n’est pas trop froide alors que la seule question qu’il devrait se poser est s’il y a assez d’eau au fond de la piscine. J’ai envie de lui murmurer a l’oreille « Allez-y sautez ! » mais c’est à lui de se lancer lorsqu’il sentira que c’est le moment. « J’ai parlé à mon patron de mes ambitions et, à ma grande surprise, il s’est montré très enthousiaste. C’est un peu ce qu’il aurait toujours voulu faire sans jamais vraiment oser. Il se dit prêt à m’aider, en toute discrétion bien sûr, mais aimerait bien en savoir plus sur mon projet. J’y vais ? j’y vais pas ? ».
Plouf ! À peine le temps de finir sa phrase que Renaud s’élança le cœur léger vers sa nouvelle vie.
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