“On est toujours très bien accueilli aux Etats-Unis” . William Christie a beau avoir acquis la nationalité française, il n’en reste pas moins heureux de revenir dans son pays natal. Le chef d’orchestre et joueur de clavecin franco-américain et son étonnante formation de musique baroque, les Arts Florissants, se produiront à Berkeley, Los Angeles et Santa Barbara début mai et pour la première fois à Miami le 29 avril.
Pour ceux qui ne connaissent pas les Arts florissants, c’est un ensemble (orchestre et voix) dédié à la promotion de la musique baroque. Un répertoire méconnu que les Arts Florissants ont contribué à révéler depuis leur création en 1979 par Christie, en plongeant notamment dans les riches collections de la Bibliothèque Nationale de France. Le monde entier s’arrache l’orchestre, qui est en résidence privilégiée au théâtre de Caen. New York, Moscou, Versailles, Londres, Vienne… la liste est longue. Il a également, depuis début 2015, le statut de formation associée à la toute nouvelle Philharmonie de Paris.
Pendant leur mini-tournée américaine, les Arts Florissants joueront “Airs sérieux et à boire”, avec des compositions de Charpentier, Couperin et Lambert entre autres. Miami est la grande nouveauté de ce déplacement aux Etats-Unis, où le groupe se rend “au moins quatre fois par an” . “Miami est devenue une ville avec une certaine notoriété culturelle, justifie William Christie. Il s’y passe beaucoup de choses. Il y a de bons orchestres, de bons chefs. C’est une destination” . Une destination qui aime la musique baroque? “Les tickets se vendent bien” , croit savoir le chef d’orchestre.
Il faudra bien cela pour aider la formation “affectée directement” par la réduction des aides publiques à la culture en France. “L’argent public des collectivités territoriales est des plus en plus difficile à avoir. Il y a eu des réductions budgétaires importantes. Et en France, le mécénat des grandes entreprises est quasiment inexistant. Le climat est frileux” , juge William Christie.
Heureusement, les Arts Florissants peuvent compter sur un public fidèle: “75% de notre budget provient des recettes de nos concerts. C’est assez extraordinaire” , souligne-t-il. “Le public grandit. Après trente ans d’existence, on continue d’être attendus. ” Et entendus.