L’épidémie de Zika poursuit sa progression en Floride. Alors que les risques de contracter le virus se limitaient au quartier de Wynwood à Miami, les autorités locales ont annoncé vendredi dernier avoir identifié cinq cas de contamination à South Beach.
Il est sans doute encore trop tôt pour ressentir les effets de cette annonce, mais certains commerçants français tirent déjà la sonnette d’alarme et craignent que les touristes fuient leur quartier de Miami Beach. « C’est un coup dur qu’il va falloir surmonter et si cela se passe comme à Wynwood ce sera dramatique car on doit s’attendre à enregistrer une importante baisse de notre chiffre d’affaires », raconte Frédéric Joulin, chef d’un restaurant en plein cœur de South Beach. Pour éponger les éventuelles pertes, le restaurateur prévoit déjà le pire scénario. « Si je ne fais qu’une vingtaine de couverts par jour, mes effectifs seront réduits, la plupart de mes serveurs resteront chez eux pour limiter les coûts, la situation ne sera pas simple à gérer alors j’espère ne pas devoir en arriver là ».
De son côté, Olivier Farrat, qui dirige un établissement à quelques blocs de la plage préfère rester confiant. « Nous sommes tributaires de ces évènements, nous ne les contrôlons pas alors même si cela devrait nous affecter, il faut réussir à dédramatiser la situation pour éviter de tomber dans la psychose ».
Une épidémie qui fait débat
Pour rassurer la clientèle et limiter les risques, certains commerçants de Miami Beach prennent déjà des mesures. Plusieurs restaurateurs mettent sur leurs tables des répulsifs anti-moustiques en spray à la disposition des clients. Une initiative qui ne semble pas faire l’unanimité. « Tous ces produits chimiques ainsi que les épandages d’insecticides aériens sont dangereux et toxiques, insiste Olivier Corre, propriétaire d’un restaurant sur Española Way, alors que le virus du Zika a au moins le mérite de ne pas avoir d’effet grave sur la santé, sauf pour les femmes enceintes bien entendu » (NDLR : chez les adultes, le virus Zika est suspecté de provoquer le syndrome de Guillain-Barré, qui provoque une paralysie réversible).
Autre sujet de discorde, le tracé de la zone de contamination qui fait actuellement un peu moins de quatre kilomètres carrés. « Qu’on ne me dise pas que les moustiques ne franchissent pas telle ou telle rue, s’insurge Patrick Gruest, directeur d’un restaurant situé sur James Avenue, cette délimitation est une blague qui tue notre activité, nous n’allons quand même pas nous arrêter de vivre pour un moustique, il faut juste que chacun prenne ses précautions en attendant de voir comment évolue la situation ».