« L’être humain n’est pas très fort pour se brosser les dents », déplore Ilan Abehassera, chef de l’exploitation de Willo. A en croire les Centres fédéraux pour le contrôle et la prévention des maladies, 91% des Américains ont déjà eu des caries dans leur vie.
C’est pour cette raison que Jean-Marie de Gentile et Hugo de Gentile ont fondé Willo en 2014 à Limoges. La start-up aujourd’hui à cheval entre son laboratoire français et ses bureaux new-yorkais vient d’annoncer une levée de fonds de 7,5 millions de dollars menée par Kleiner Perkins et BPI France pour développer une brosse à dents-robot et « automatiser le brossage », explique Ilan Abehassera, qui a rejoint l’entreprise en 2017 et dirige le bureau de New York avec une douzaine d’employés sur les 22 au total.
« Il y a deux choses qui comptent dans le brossage : le positionnement des poils de la brosse et le mouvement. Ce sont deux choses qu’on ne fait souvent pas très bien », ajoute le serial-entrepreneur.
Concrètement, le robot de Willo est « un outil avec un manche, une gouttière souple et des poils à l’intérieur comme une brosse à dent normale. Mais notre invention, c’est que la gouttière bouge dans la bouche pour brosser les dents toute seule », précise Ilan Abehassera. « On peut ensuite régler l’intensité en fonction du volume de la plaque dentaire et customiser les cycles de brossage. »
Les utilisateurs pourront s’abonner à Willo « sur le modèle de Nespresso » et commander des « cartouches de dentifrice » – une formulation maison à base d’ingrédients naturels, assure le directeur des opérations – parmi une sélection de quatre parfums, dont deux pour enfants. « Tous les trois mois, ils recevront leur recharge de dentifrice et une nouvelle gouttière. Ils pourront recycler leur gouttière et cartouches vides en nous les renvoyant dans le colis pré-affranchi qu’on leur aura envoyé », détaille-t-il.
Grâce à ces nouveaux fonds, l’entrepreneur compte dans un premier temps miser sur les Etats-Unis, « le plus gros marché au monde », dit-il, où Willo est présente depuis 2017. « Les coûts des soins sont tellement élevés ici que les gens font davantage attention à leur hygiène dentaire », constate l’expert en hardware, qui prévoit le lancement du produit « avant la fin de l’année ».
D’ici là, il reste prudent pour ne pas alerter la concurrence, principalement des grands groupes industriels, notamment sur la durée garantie du brossage, un critère qui pourra s’avérer déterminant pour se démarquer des autres robots. « Cette catégorie de produit va arriver très vite sur le marché », prédit-il.