“J’ai le projet de jouer à Central Park depuis des années, et je suis très content de le réaliser enfin”. Le 21 juin, Wax Tailor montera sur la scène de Summer Stage pour la Fête de la musique, et il ne cache pas son impatience. Her, Ayo, Ala.ni seront aussi de la partie. “Ça va être un challenge technique pour les jeux de lumières sur scène, le son, mais c’est un plateau très chouette”.
Si le célèbre DJ et producteur de Trip Hop et d’electro n’a jamais joué à Central Park, il est un habitué des États Unis. “Ça fait 15 ans que je viens régulièrement en Amérique du Nord, explique-t-il. Au début, j’ai ressenti un amour très fort pour la culture mais un rejet du ‘modèle américain’. Aujourd’hui, j’ai réussi à apprécier toutes ces choses, l’énergie positive qu’il y a dans ce terrain très inspirant plein d’exotisme”.
C’est au début des années 90 et en plein âge d’or du rap que Jean-Christophe Le Saoût (alias Wax Tailor) commence à dompter les ondes dans une émissions de la radio Droit de Cité. Il commence à faire ses armes dans le milieu du hip hop français avant de s’élancer dans la création instrumentale.
En 2004, il sort “Lost the Way”, son premier EP qui va le propulser sur le devant de la scène internationale et dans les bonnes pages de la critique. Il enchaîne alors les récompenses : Disque d’or pour “Hope & Sorrow” également nommé “Meilleur album Electro” au Indie Music Awards aux États-Unis et aux Victoires de la musique. En 2009, “In The Mood For Life”, son troisième opus, est disque d’or et Wax Tailor est de nouveau nommé aux Victoires de la Musique. En 2014, pour célébrer son 10 ème anniversaire de carrière, il lance le projet “Phonovisions Symphonic Orchestra”. Accompagné d’un orchestre de 35 pièces et d’un chœur de 17 personnes, il réorchestre les morceaux principaux de ses 4 albums.
Son nom est aujourd’hui incontournable dans le monde de la musique et ses nombreuses collaborations, notamment avec Keziah Jones, Aloe Blacc, Charlie Winston, General Elektriks, montrent une fois de plus que l’electro française sait parfaitement s’exporter outre-Atlantique.
Son dernier album, “By Any Beats Necessary”, est imprégné de la double culture artistique franco-américaine qu’il porte en lui. Les rythmes electro se mêlent à des teintes de jazz, blues et folk chères à l’artiste. “J’avais envie d’évasion et “By Any Beats Necessary” est clairement une ode au voyage, un road trip sur les routes américaines”.
Même dans le titre de l’album, on remarque les doubles racines du projet : “By any beats necessary” est un clin d’œil au discours de Malcolm X “By any means necessary” qui, lui-même citait “Les mains sales” de Jean Paul Sartre. “Ce choix de titre n’est pas du tout anodin, il synthétise tout ce qui m’aide à la création : la culture américaine et la littérature française dont je suis un grand passionné”.