Le magasin d’antiquités qui a ouvert il y a six mois à Waco, à mi-chemin entre Austin et Dallas, est le fruit d’une belle amitié : celle qui unit, depuis quelques décennies, deux copines d’université.
Mary Helen George, ancienne enseignante de français, se rend tous les ans dans l’Hexagone, et Cynthia Perry travaillait dans le milieu associatif quand elle ne visitait pas l’Angleterre ou la Scandinavie. Avec Dan Valahu, professeur retraité de français de l’université Baylor et conjoint d’une Française de Waco, elles ont racheté un fonds de commerce du centre-ville en plein renouveau. Sous l’enseigne « Papillon », elles ont commencé à exposer vaisseliers breton ou alsacien, chaises et tables diverses, mais aussi tableaux, sculptures, tapis, objets de décoration, vaisselle, santons, tapisseries, porcelaine de Limoges (la belle-famille de Dan vit dans la région) et spécialités françaises importées par The French Farm à Houston.
Grâce à la multiplication des évènements (trois semaines de « romance méditerranéenne » en février et une exposition de tableaux et de bijoux à partir du 7 mai par exemple), « nous avons reçu une réponse incroyable », se réjouissent les co-gérantes, qui ne sont pas endettées pour constituer leur stock en s’y prenant un an à l’avance.
Moyennant un pourcentage sur les ventes, Papillon commercialise en plus les œuvres d’art d’artistes locaux. Le tout donne une offre étoffée, très bien servie par ces passionnées francophiles capables d’expliquer l’origine sulfureuse d’un meuble étiqueté « quai de la fosse » (pour ne pas dire « quai de la fesse ») et l’art de transformer les obus en vases (né dans les tranchées, pendant la Première Guerre Mondiale). Dans cette ville moyenne ayant renoué avec la croissance, leur offre semble arriver à point. Mary Helen George et Cynthia Perry ont une bonne raison de plus de se rendre régulièrement en France.