Selon le dicton populaire, “la vengeance est un plat qui se mange froid”. Celui-ci prend tout son sens dans “La Volante” (“The Assistant”), le dernier film des réalisateurs français Christophe Ali et Nicolas Bonilauri. Sorti en 2015, ce thriller franco-belgo-luxembourgeois est disponible aux Etats-Unis sur iTunes depuis le 23 août.
L’histoire, pleine de tension, met en scène Thomas, joué par le brillant Malik Zidi. Un soir pluvieux, il emmène à l’hôpital sa femme Audrey (Sabrina Seyvecou) qui est sur le point d’accoucher. Mais sur leur chemin, leur vie se trouve bouleversée. Thomas renverse le jeune Sébastien, qui succombe à ses blessures. Pour Marie-France, la mère de la victime, jouée par la remarquable Nathalie Baye, cette perte est un chagrin sans fin. Nourrie de colère, elle refait surface dans la vie de Thomas, neuf ans après le drame en s’immisçant dans sa sphère professionnelle et personnelle pour venger son fils et se rapprocher dangereusement de Léo, le fils de Thomas. Prête à tout, elle emménage en face de chez lui, devient son assistante personnelle, jusqu’à devenir indispensable.
Amis de longue date et anciens camarades de classe, les deux réalisateurs ont puisé leur inspiration dans leur quotidien pour réaliser le long-métrage. “On a observé les comportements et relations des uns et des autres, à la mairie, dans les administrations, notamment entre les secrétaires et les chefs de services. Mais également de personnes que l’on a côtoyées”. Le film est truffé de références hitchcockiennes. “On voulait des personnages énigmatiques et intemporels, faire un thriller à l’ancienne, explique Nicolas Bonilauri. On avait également des photogrammes de Hitchcock sur le tournage” en guise d’inspiration.
Nathalie Baye, nouvelle-venue dans l’univers du thriller, était un choix stratégique. “Je suis toujours intéressé de voir des acteurs jouer des rôles qui ne leur sont pas familiers. On avait envie de la voir dans ce registre de grande méchante. Et on était sûr qu’elle pouvait le faire, elle qui avait déjà joué beaucoup de personnages excentriques”. En plus, l’actrice “cherchait des projets différents”, raconte Nicolas Bonilauri.
Le récit s’inscrit dans une ellipse narrative de neuf ans. “On voulait que le spectateur participe au scénario et que les deux personnages aient assez de temps pour se reconstruire et vivre d’autres choses”. Le titre est quant à lui, “très énigmatique, tout comme Marie-France. Souvent dans l’administration, on appelle les secrétaires intérimaires des volantes. Car elles “volent” d’un poste à un autre. Ce mot évoque aussi les notions de “violence” et de “voleuse””.
“On nous a déjà demandé si ce n’était pas un fait divers, poursuit le cinéaste. L’histoire aurait tout à fait pu s’y prêter.”