«Être obligée de rentrer en France sans avoir tout tenté pour rester à New York est hors de question !». Olivia, 43 ans, est directrice de création dans une agence de pub. Son contrat de trois ans expire dans 5 mois et elle se retrouvera alors sans visa de travail. Ses options sont limitées. Les chances de se faire engager sans papiers sont minimes et si monter son propre business semble la solution la plus évidente, elle n’a aucune idée de ce qu’elle pourrait faire. «J’ai jusqu’à fin juin pour trouver. Même si je sais que cela va être dur, mon intuition me dit qu’il ne faut pas que je laisse tomber. J’ai cette impression bizarre, car basée sur rien de concret, que tout est possible. J’ai rarement eu cette liberté d’agir et je compte bien m’en servir».
Pourtant, lorsque Olivia aborde ses nouvelles options professionnelles qui tournent toutes autour du milieu qu’elle connaît si bien, je ne la sens pas trop convaincue, donc pas très convaincante. «Ce job qui se finit, c’est un peu comme la fusée qui retombe, ça fait mal, mon ego en prend un coup. Mais je me demande si ce n’est pas aussi un tremplin, si ce n’est pas l’opportunité de ma vie de faire complètement autre chose, quelque chose qui colle parfaitement à qui je suis aujourd’hui». Quoi par exemple ? «Chasseur de têtes, du conseil en marketing, peut être une boîte de design ou alors faire du commerce entre la France et les États-Unis». Et ça, pour vous, c’est faire quelque chose de différent ? Vous n’avez pas un job dont vous avez toujours rêvé ? «Oui bien sûr, mais c’est enfantin, c’est basé sur rien. Sachez, au risque de passer pour une idiote, que mon rêve depuis que je suis gamine est de vivre sur les collines de Santa Monica en Californie. Je pourrai monter un bed and breakfast, sous le soleil tous les jours, tout en restant hyper active. Ça serait le but suprême pour moi.»
Vivre son rêve. Simple à comprendre intellectuellement mais si difficile à appliquer lorsque l’on est dans une période de doute et de recherche. Olivia, comme nombre de gens avec qui je travaille, cherche d’abord a définir ce à quoi la solution idéale peut ressembler, dans son cas, ce qu’elle devrait faire, au lieu de chercher à comprendre ce qui l’a amenée aujourd’hui à se questionner sur sa vie et son futur. «J’ai besoin de savoir ce qu’il y a au bout d’une route avant de l’emprunter mais mon objectif reste encore trop confus. J’ai l’impression de faire plein de petits bouts de chemin qui correspondent a plein de petits bouts d’idées de jobs, avec à chaque fois un retour à la case départ qui me paralyse encore un peu plus qu’avant». Même si son vrai job de rêve, un bed and breakfast en Californie, est difficilement atteignable sans être pour autant irréaliste, elle a tout à gagner à en faire son objectif numéro un. La voilà avec une route qui s’ouvre à elle, une route où elle se sent en harmonie avec elle-même.
«Vous me demandez d’aller au bout de mon rêve, alors que je n’ai aucune expérience de l’hôtellerie, que la côte ouest c’est vraiment loin de la France, et que je ne suis pas sûre d’avoir les fonds nécessaires pour me lancer dans une aventure comme cela. Est-ce bien raisonnable ? ». Oui ça l’est. Je ne vous demande pas d’agir mais de rêver et de voir à quoi cela ressemble. «Toute ma vie, j’ai eu trop peur de l’échec, je supporte mal la déception de rater quelque chose. J’ai toujours préféré ne pas trop rêver pour ainsi me faire des bonnes surprises». Eh bien faites un effort ! il n’est jamais trop tard pour changer et je suis là pour vous empêcher de trébucher.
Au fil de nos séances, Olivia passe de l’excitation de vivre son rêve, allant même jusqu’à faire un repérage à Santa Monica, à un constat brutal mais vrai. «Ce n’est pas possible, je n’y arriverai pas, il y a trop d’obstacles et économiquement ce n’est pas viable. Alors que je devrais être déçue et vexée, je ressens tout le contraire. Ce voyage vers mon rêve le plus fou me confirme que partir et reconstruire une vie ailleurs est ma destinée. Rêver Santa Monica m’a fait vivre à l’opposé de la vie que j’ai eue. Cela m’a fait réaliser que si je rêve de la côte ouest, c’est surtout parce que je ne veux pas rentrer en France. Je veux être loin de mes parents et de mes amis qui, même si ils me veulent du bien, sont trop souvent négatifs sur la façon dont je dirige ma vie. Je veux vivre pour moi, je ne veux plus subir. Cela peut ressembler à une fuite, c’est vrai, mais j’assume. Maintenant, je ne dois pas rater ma tentative d’évasion ».
Cette découverte a soudainement éclairci son horizon. Elle se sent plus légère, son regard change, elle est sur la bonne route, la sienne. «J’ai des nouveaux fondamentaux de vie, plus en phase avec la femme que je suis aujourd’hui et rien ne les changera» déclare Olivia. Ceux-ci seront testés plus vite qu’elle ne le pense. Son ancien patron vient de prendre la direction d’une grosse agence de publicité à Paris. Il pense à elle pour le poste de directeur de création, avec un gros salaire à la clef. Malgré la tentation, elle lui explique pourquoi elle refuse cette offre. «Je ne veux plus me retrouver à faire ce que l’on me dit de faire même si cela n’a pas de sens. Et puis je n’ai pas encore tout essayé pour rester a New York». Il lui parle alors d’un ami, Jean, qui vient de monter à Londres sa propre boîte de design publicitaire, une petite structure composée de cinq personnes, spécialisée dans l’univers du luxe et de la mode. Il s’est déjà associé à quelqu’un en Italie et pourrait être intéressé de faire la même chose à New York. Dès leur première rencontre, Jean et Olivia savent qu’ils sont vraiment faits pour travailler ensemble.
« C’est drôle de réaliser que je voulais avant tout m’éloigner du milieu de la pub. Et aujourd’hui, je me retrouve en plein dedans mais cette fois ci, comme j’ai envie que cela soit, à ma façon. Sans avoir eut le courage d’aller au bout de mon rêve, je n’aurai jamais compris ce que je recherchais vraiment. Ce nouveau job, c’est mon bed and breakfast sur les collines de Santa Monica. »
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