“C’est incroyable, c’est choquant, mais on était préparé“, réagit Pierre George Bonnefil, avocat spécialiste des questions d’immigration chez EpsteinBeckerGreen. Pour la première fois depuis 2008, le quota de Visas H-1B, fixé à 65.000 pour chaque année fiscale, a été atteint en moins d’une semaine, ont annoncé les services d’immigration américains, lundi.
C’est le signe d’une économie en meilleure santé. Ces dernières années, les visas H-1B, pourtant très prisés des travailleurs qualifiés, peinaient à trouver preneur, car les entreprises américaines embauchaient moins de main d’œuvre étrangère.
Ce “Visa des employés qualifiés” est l’un des plus utilisés pour venir travailler aux Etats-Unis. Il permet à son détenteur et à sa famille de rester trois ans – six s’il est renouvelé – sur le territoire américain. Il peut mener à l’obtention de la fameuse carte verte. Il est cependant souvent critiqué car il est très onéreux et nécessite beaucoup de paperasse.
Cent vingt-quatre mille demandes avaient été reçues au 7 avril, une semaine après l’ouverture de la procédure. Pour sélectionner le nombre nécessaire de candidatures, l’US Citizenship and Immigration Service (USCIS) a eu recours à la fameuse loterie par ordinateur.
Pour l’avocat Pierre Bonnefil, ce retour en grâce des visas H-1B n’est pas forcément une bonne nouvelle. “Le problème est que les visas ne seront pas utilisables avant octobre 2014, on ne peut pas travailler comme ça, il faut que le Congrès fasse quelque chose!“, tempère ce spécialiste de l’immigration.
En effet, le nombre réduit de Visas H-1B disponibles chaque année est souvent au centre de débats. Le Sénat examine en ce moment une réforme des lois sur l’immigration qui réorganiserait, entre autres, les programmes de Visas. Les entreprises high-tech, quant à elles, demandent depuis des années une augmentation du quota des H-1B. Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a fondé une association de chefs d’entreprises issus du milieu de la technologie pour demander au Congrès un assouplissement des règles.