Deux fois par mois, les lecteurs de French Morning nous soumettent leurs problèmes liés à l’expatriation et nous essayons de les aider en leur proposant des réponses apportées par les plus grands auteurs de développement personnel.
Aujourd’hui, le récit de Nathalie, qui a beaucoup de mal avec les enfants américains.
« J’ai un problème. Je ne supporte pas les enfants américains. Dit comme ça, évidemment, c’est un peu brutal. Mais c’est parce que vous n’avez jamais pris le bus en période scolaire. Faites l’expérience. Croyez-moi, ça remet les choses à leur place.
Nous sommes arrivés cet été pour un an seulement. New York en juillet, quel bonheur ! On m’avait dit qu’août serait terrible, mais on a survécu. Je crois même qu’il a fait plus chaud en France. Septembre est arrivé. Les touristes sont repartis et nous, on est restés. Nous habitons River Side qui n’est pas bien desservi par le métro. D’où le bus.
La première fois qu’une adolescente s’est assise à côté de moi en occupant la moitié de mon siège – je suis un petit gabarit – je me suis résignée à m’écraser contre la fenêtre sans rien dire. Au cours d’un autre trajet, les deux gamins dans mon dos hurlaient tellement fort que j’ai cru, je ne sais pas, à un problème de surdité. Mais non. Ils parlaient à leur mère qui ne semblait pas du tout partager ma sidération. J’ai essayé de lui faire quelques petits signes de la tête, genre “Eh bien, ils sont toniques, hein ?” En vain.
Puis il y a eu les conversations au téléphone en mode mains libres, juste dans mon oreille (OK, c’est une activité qui est partagée avec le monde des adultes également). Mais quand j’ai vu un parent glisser un téléphone dans les mains de sa fille de quatre ans, effondrée dans sa poussette, le regard vide, pour qu’elle regarde un dessin animé, le son à fond, eh bien je suis descendue du bus.
Donc, on peut laisser un gamin gêner tout le monde sans rien dire ? On peut le laisser à une place réservée aux personnes âgées sans rougir ? Ou se laisser bousculer par des enfants qui sortent en trombe de l’école sans s’excuser ?
Mon compagnon me trouve intolérante. Il dit que c’est parce que nous n’en avons pas, d’enfant. Que je suis bien une Française, toujours en train de râler. Peut-être a-t-il raison. Mais alors, je ne vois pas du tout comment faire. Arrêter de prendre le bus ? »
La réponse de French Morning
Manifestement, Nathalie, vous éprouvez de l’exaspération. Comme on vous comprend ! Dans son livre Ask A Native New Yorker, Jake Dobkin affirme « Personne ne peut se considérer comme un vrai New-Yorkais s’il s’est contenté de rester dans sa voiture. » Et d’après Libération, le phénomène arrive en France (enfin, à Paris).
Voyons tout d’abord ce que dit Michelle Larivey dans La puissance des émotions sur la sensation d’exaspération que vous ressentez.
Qu’est-ce que l’exaspération ?
L’exaspération est un mélange de colère et d’énervement. La colère est une émotion simple qui traduit l’insatisfaction. Nous éprouvons de la colère envers ce qui fait obstacle à notre satisfaction.
À quoi sert l’exaspération ?
L’exaspération est le signe que nous sommes à la limite de ce que nous pouvons supporter. Le rôle essentiel de la colère et de son dérivé, l’exaspération, est de nous fournir l’énergie nécessaire pour vaincre l’obstacle qui se dresse devant nous.
Que faire avec l’exaspération ?
Comme c’est le cas pour toutes les émotions, si je m’efforce de vivre complètement ma colère, je comprendrai l’importance de ma frustration et serai en mesure d’identifier le pouvoir réel que j’ai sur ma satisfaction. Je pourrai ainsi me mobiliser efficacement et parvenir à une solution.
De toute évidence, vous ne parviendrez pas à changer le comportement de ces enfants et ne vous avisez pas de faire une réflexion aux parents : vous ne seriez pas entendue.
Nous vous proposons donc le best-seller de Christine Lewicki, J’arrête de râler, qui vous aidera peut-être à aborder la question avec plus de sérénité.
“De l’importance de ne pas tout dramatiser.
Avez-vous remarqué comme parfois nous avons tendance à transformer une simple frustration en une énorme calamité ? Nous devons en permanence changer nos plans, nous adapter, faire des efforts, et ne pas résister face à ce qui nous arrive. Notre frustration se transforme en catastrophe planétaire. Le problème prend une telle ampleur que nous nous sentons menacés.
David D. Burns, psychiatre spécialiste de la thérapie cognitive, appelle cette distorsion de pensée, la « ruse des jumelles ». Nous avons tendance à regarder les éléments négatifs d’une telle manière que nous les agrandissons en taille et en importance. (…) Essayons plutôt de regarder de l’autre côté de la jumelle, à l’envers, du côté qui rétrécit, pour considérer nos accomplissements, nos réussites ou les imperfections de nos compétiteurs, et nous les diminuons jusqu’à ce qu’ils soient poussière insignifiante. (…)
Mais célébrons nos atouts ! Quitte à dramatiser quelque chose, choisissons de dramatiser ce qui nous construit ou nous rend la vie plus belle plutôt que de dramatiser ce qui nous détruit et nous pollue.”
📆 Retrouvons-nous dans 15 jours avec l’histoire de Sebastien, qui n’arrive pas à se faire de vrais amis américains.
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