Les lecteurs de French Morning nous soumettent régulièrement leurs problèmes liés à l’expatriation. Deux fois par mois, Vie d’Expat essaie de les aider en ouvrant sa bibliothèque de livres sur l’épanouissement personnel.
Aujourd’hui, le récit de Sébastien, complice malgré lui.
« Je ne me définirais pas comme écolo, mais plutôt avec une « conscience écologique ». Je trie mes déchets, mais qui ne le fait pas ? J’ai levé le pied sur la viande il y a un bon bout de temps (avis aux amateurs de steaks : ça ne manque pas du tout). Je limite mes trajets au strict nécessaire. Quoi d’autre ? J’essaye d’utiliser le même sac pour les courses, de ne pas faire trop d’enfants (en l’occurrence, aucun. Si intéressée, écrire au Journal qui transmettra). Je m’achète un nouveau pantalon tous les ans. Rien de très impactant. Ce n’est pas moi qui vais sauver la planète. Mais on sait tous que les plus grandes marches commencent par un premier petit pas.
Seulement, j’habite aux États-Unis. Je vis dans une grande ville américaine – Washington. Et donc, par capillarité, je pollue. Ma voiture est une grosse voiture. Pas un monstre, mais pas une citadine non plus. Je fais beaucoup de route. Les routes sont immenses. Difficile d’y échapper.
J’essaie de me faire livrer le moins possible. Sauf que rien n’est à portée de marche. J’ai le choix. Prendre la voiture ou me faire livrer. Il doit exister un comparatif en terme d’empreinte carbone. Quoi qu’il en soit, je pollue.
J’essaie d’acheter ma nourriture sur les marchés, le Mount Vernon Triangle si vous connaissez. Mais ce n’est pas toujours possible et me voilà en supermarché à empiler des fruits et des légumes emballés individuellement, à acheter des boîtes dans des boîtes que je jetterai en arrivant chez moi.
Quoi d’autre ? En cherchant un peu, je suis sûr de trouver plein d’autres sujets. Par exemple, en ce moment même, vous savez comment je refroidis mon appartement beaucoup trop chauffé ? En ouvrant la fenêtre, bien sûr !
Alors vous savez, j’ai l’impression de participer à quelque chose de mal malgré moi, par lâcheté, et de ne rien pouvoir y faire. De me tenir à la table de gens grossiers et d’être obligés de rire à leurs blagues, parce que c’est la table que vous avez choisie et que, pour mille raisons, vous ne souhaitez pas en changer. J’ai vraiment l’impression d’être pris en otage et de participer, pas complètement malgré moi, à un comportement qui me déplaît. D’en être le complice. Et je me sens impuissant. Est-ce que je suis le seul à penser comme ça ? »
La réponse de French Morning
Merci pour votre témoignage, Sébastien. Non, vous n’êtes pas le seul à éprouver ce genre de contradiction. Pour y réfléchir, tournons-nous vers l’inépuisable La puissance des émotions de Michelle Larivey, à propos du sentiment d’impuissance.
Qu’est-ce que l’impuissance ?
L’impuissance est un état désignant l’incapacité ou l’impossibilité d’accomplir des actes ou d’atteindre un objectif. Il existe des cas d’impuissance réelle, et des cas où nous avons l’impression d’être impuissant mais où nous ne le sommes pas. Il arrive aussi que l’impuissance soit l’expression déguisée d’un sentiment.
À quoi sert l’impuissance?
L’impuissance met en évidence que des obstacles s’opposent à ma satisfaction, mais mon incapacité, ou ce que je crois être mon incapacité, m’empêche d’y parvenir. Le sentiment d’impuissance m’invite à faire la part des choses entre le pouvoir dont je dispose réellement et celui qui n’est pas entre mes mains. Cette clarification permet souvent de sortir de la paralysie où l’impuissance nous confine parfois.
Le sentiment d’impuissance recouvre différentes réalités vécues. Scruter ce vécu est la seule façon d’identifier ce qu’il cache.
Que faire avec l’impuissance ?
Sortir d’une impuissance qui n’en est pas une suppose que j’aie identifié ce que je n’ose pas faire, puis que je le fasse.
En complément de cette remise en perspective, écoutons les conseils de Tal Ben-Shahar, toujours plein de bons sens et d’optimisme.
« On est facilement dépassé par le nombre impressionnant de problèmes auxquels le monde est confronté. La baisse du niveau scolaire, l’élévation du nombre de scandales au niveau des entreprises, la crise économique… sans parler des guerres, de la pollution et du terrorisme. Comment ma petite personne, avec ses faiblesses et ses appréhensions, peut-elle espérer changer sensiblement les choses ? C’est vrai, la plupart du temps ces événements échappent à notre contrôle; pourtant, en tant qu’individus, nous avons bel et bien notre mot à dire – et nous n’imaginons pas à quel point. Je peux effectivement changer les choses dès lors que je choisis de m’engager corps et âme et de passer à l’action.
Le sentiment d’impuissance face aux grands problèmes du monde provient d’une certitude : notre contribution individuelle ne serait qu’une goutte d’eau dans la mer.
Mais si on trouve un moyen d’intervenir qui motive aussi d’autres gens – même s’ils ne sont pas très nombreux -, on peut réellement changer les choses.
Dans le village planétaire où nous vivons, les réseaux sociaux connaissent une croissance exponentielle, et nos initiatives provoquent un effet domino dans le temps et dans l’espace.
Introduisez un changement positif dans le monde. Passez le relais quand on vous a rendu service et incitez les autres à vous imiter. »
📆 Retrouvons-nous dans 15 jours.
✉️ En attendant, envoyez-nous vos histoires et vos questions à l’adresse : [email protected].