Quel est le nom de jeune fille de ta mère ? Cette interrogation en apparence banale s’avère utile lorsque l’on veut retrouver un mot de passe oublié. L’expo « My mother’s maiden name », du vendredi 14 au lundi 24 juin à la galerie Root Division, en a fait son thème de recherche. Elle s’intéresse aux questions de sécurité en ligne auxquelles nous sommes régulièrement amenés à répondre.
Dans quelle mesure ces dernières font-elles remonter des souvenirs douloureux ? Les entreprises, à travers l’utilisation de ce système, dictent-elles les moments de vie qui devraient compter pour nous ?
Afin de réfléchir à ces problématiques, « My mother’s maiden name » regroupera plusieurs artistes dont Julien Prévieux, un plasticien français connu pour ses œuvres absurdes. Il y présentera What should we do next, un court-métrage où des danseurs reproduisent des gestes brevetés et liés aux technologies (comme le slide-to-unlock d’Apple). Sa deuxième production est une série de dessins réalisés à partir d’une photo prise au téléobjectif dans un bâtiment de Google. Elle représente un tableau sur lequel les employés de l’entreprise laissent des notes, esquissent des schémas, des algorithmes. « C’est l’idée d’un renversement, Google prend nos données, nous aussi pouvons prendre un peu des leurs », explique l’artiste qui est heureux de pouvoir présenter ses réalisations à San Francisco. « Cette ville est le point de départ du contenu de l’exposition ».
Julien Prévieux participera à une discussion jeudi 20 juin.