Les visages sont souriants, les mines réjouies. Quatre bouilles rondes échangent des confiseries sur la banquette du métro de la ligne 7 qui les conduit de Grand Central Station vers le Queens. Leurs mères sont un peu anxieuses mais tellement ravies de sortir de la grosse pomme pour une promenade à la fois pédagogique et sûrement en dehors des sentiers battus (la ligne 7 est parfois surnommée “International Express” en raison de la diversité ethnique des quartiers traversés).
Tout a commencé lorsque Miss Rock, professeur de Sciences, a évoqué à ses “second graders”, ce fabuleux musée, le plus beau de New York pour les sciences en général, les mathématiques, biologie, chimie, physique, génétique, en particulier. Depuis ce jour, Jules, 7 ans, n’a eu de cesse de me rappeler l’existence de cet eldorado de l’apprentissage scientifique dont la seule évocation me remémorait des souvenirs douloureux, en dépit, ou à cause d’un bac scientifique. Un peu étonnée par mon ignorance et blessée dans mon amour propre de mère new-yorkaise (comment une activité, ou un musée pour enfant que je ne connais pas ?), j’ai fini par céder à l’appel de l’aventure et voilà comment nous nous retrouvons à deux familles dans le train qui nous amène dans ce quartier du Queens, près du mythique Shea Stadium.
Un peu paumés à la sortie du métro (en fait du bus, car la ligne subissait des travaux ce jour là), nous apercevons l’entrée du site grâce aux silhouettes des fusées installées dans le “Rocket Park” devant le Musée. Plusieurs navettes, des répliques et des originaux restaurés de modèles Titan et Atlas ont en effet pris position à l’extérieur ainsi qu’une capsule Mercury, que les enfants peuvent visiter à l’intérieur du bâtiment cette fois-ci.
Dotée de plus de 400 espaces interactifs, la visite dépasse très largement les espèrances de nos chères têtes blondes pourtant malheureusement assez vite blasées. La collection permanente est diversifiée, du monde des microbes (visibles en réel à partir de plusieurs microscopes), aux molécules, jusqu’au monde des nombres, la première exposition interactive sur les mathématiques crée par les célèbres designers américains Charles et Ray Eames. Le Hall of Sciences a en effet été aménagé en 1964 dans les bâtiments de l’exposition universelle située dans le quartier de Flushing Meadows-Corona Park. Le bâtiment ainsi que les expositions ont été restaurés à plusieurs reprises, avec l’aide de fonds privés de grosses sociétés comme Pfizer.
Comme dans la plupart des musées de ce type, les bornes sont interactives et les découvertes basées sur l’expérience individuelle. Peu d’instructions à lire avant de démarrer les experiences, et la présence de jeunes volontaires à certains endroits permettent aux enfants de réaliser complètement leurs propres parcours.
Pour les plus petits, l’aile nord est entièrement dédiée aux “preschoolers”. Au sein du bâtiment central dédié aux plus grands, les jeux sur la lumière et la vision de l’exposition “seeing the light”, le palais des glaces, suffisent à ravir les très jeunes. Le très vaste science playground situé à l’extérieur est également ouvert à tous les âges, à partir du mois de mars.
Finalement, après deux heures de visite, un goûter et quelques pauses pipi plus tard, nous avons visité la moitié de la collection permanente, raté le spectacle de marionnettes qui clôt la journée, nos chères têtes blondes étaient épuisées mais ravies. “Je peux faire mon “birthday party” au Hall of sciences ? “ a demandé Jonas, à sa mère, mi figue-mi raisin, et encore sous le choc des deux heures de trajet retour.
Où : New York Hall of Science, 47-01 111th Street, Queens, NY 11368
Comment : en voiture ou en métro (ligne 7 au départ de Grand central). Des travaux sont en cours sur la ligne et des navettes de remplacement sont mises en place, ce qui peut allonger considéralement le temps de trajet, l’itinéraire du bus étant particulièrement chargé. Penser à verifier sur le site du MTA les changements d’itinéraires.
Durée de la visite : 2h30 à 3heures pour les plus résistants.