Ici on appelle ça un “tramway aérien”. Mais c’est bien d’un téléphérique qu’il s’agit. Logique donc que Poma, connu pour ses remontes-pentes dans les stations de ski, soit derrière ces câbles là. Depuis neuf mois, un escadron d’ingénieurs et de techniciens venus de Grenoble s’activait pour installer, et tester ce “transport urbain par câbles”, entré en service ce mardi.
Il faut désormais trois minutes pour relier Manhattan (à la hauteur de la 60ème rue) à Roosevelt Island, au milieu de l’East River, plus rapidement et surtout plus en sécurité qu’avant. Le système de Poma remplace en effet le tramway inauguré en 1976 et qui devait être une solution provisoire, en attendant que le métro ne desserve l’île. Mais le métro a ouvert (en 1989) et le tram a subsisté. Et s’était dégradé: en 2006 une cinquantaine de passagers s’étaient retrouvés coincés dans la cabine en l’air pendant plusieurs heures. L’incident avait scellé le sort du vieux tramway. Et propulsé Poma à New York.
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Un véritable challenge pour la société française, car « ce téléphérique ne ressemble en rien aux téléphériques classiques comme celui de l’Aiguille du midi à Chamonix, ou celui de Rio », explique Jacques Chaudan, en charge de la partie électrique et sécurité du projet. L’une des spécificités de ce tramway aérien, qui surplombe l’East River, parallèlement au Queensboro Bridge : un système de deux cabines fonctionnant en va ou vient, et un dispositif porteur installé en voie large. « Les câbles sont écartés de plus de quatre mètres, souligne David Aubonnet, directeur de projet pour POMA. On obtient une plus grande stabilité, et un gain de temps dans les phases d’entrée et de sortie de gare », ajoute-t-il.
Gain de temps, mais aussi d’argent. La construction du “bus volant” aura coûté 25 millions de dollars, soit environ vingt fois moins cher que le transport terrestre classique. Deux cabines de 9,60 mètres, qui peuvent accueillir chacune 110 personnes, pour une capacité de transport de 1500 passagers par heure dans chaque sens, ainsi qu’une meilleure stabilité, une sécurité renforcée, moins de maintenance et donc une baisse des coûts de fonctionnement… Autant d’arguments chocs en faveur du projet.
L’équipe de POMA s’est toutefois heurtée à quelques difficultés lors de la construction du téléphérique sur une station déjà existante. « L’aspect logistique était compliqué à gérer, affirme Marie Dauphinais, également chef de projet pour POMA. On a dû par exemple déplacer les têtes des pylônes, juste au-dessus du Queensboro Bridge», raconte-t-elle. Pas évident pour les quarante ouvriers d’escalader les deux pylônes, à chaque extrémité du pont, pendant deux mois, confirme Paul Ashlin, directeur de la construction pour POMA. Son équipe et lui ont dessiné tous les plans du projet. Il rappelle, fièrement : « Personne n’a jamais mis en place un tel système ».
Découvrez la rénovation du tramway en photo lors de l’exposition – “Service Suspended”, The men behind the New York tram renovation, de Carol Caver et Jonas Cuénin.
Du jeudi 2 au mardi 7 décembre à la Galerie Lumen (221 East 60th Street, New York, NY 10022)
0 Responses
déserver? Nouveau verbe, combinant la méconnaissance de l’anglais à l’incompétence en grammaire française.
“s’était retrouvés” ??!!
Pauvre France, pauvre langue française.
Bravo !
mais je doute qu’il s’agisse de cabines de 960 mètres….9,60 peut être ?