« Quand on séjourne à l’étranger, on devient une nouvelle personne ». C’est fort de cette conviction que Bill Clabby met en œuvre la politique internationale de l’université St. Edward’s, créée fin XIXe à Austin par la congrégation française de la Saint-Croix.
Il y a trois ans, l’université a noué un partenariat avec l’université catholique de l’Ouest (UCO), à Angers, « car nous voulions revenir à nos racines et approfondir la relation unissant le Texas et la France, dit-il. Car lorsque l’on permet à des étudiants français comme américains de travailler partout dans le monde dans différentes langues, on construit de la confiance ».
« Cette année, nous accueillons 299 étudiants internationaux, deux fois plus qu’il y a trois ans et plus d’un tiers [120 précisément] sont des étudiants de première année », précise Erin García, conseillère au sein du service des études internationales de cette université affichant quelque six mille étudiants.
Des Français à Austin
Parmi eux, près de 15 % de Français comme Marie Vilsange, enchantée par cette nouvelle opportunité de découvrir le monde grâce à une bourse d’études de St. Edward’s, après avoir participé à une mission humanitaire en Colombie. « Bien sûr, ma famille me manque parfois, mais nous communiquons par Internet et ici, il y a toujours quelqu’un à qui parler quand on a le mal du pays : un camarade de classe ou un encadrant. La relation élève-professeur n’a rien à voir avec celle de la France ».
Marie Vilsange fait partie des onze étudiants arrivés cette année à Austin après avoir fait leur première année de licence en anglais à Angers, avec des enseignants de l’UCO et de St. Edward’s. Dix-huit jeunes francophones les ont précédés depuis 2009 et onze autres (neuf Français, une Ivoirienne et un Camerounais) s’apprêtent à les rejoindre.
Des Américains à Angers
St. Edwards envoie aussi des Américains étudier ou faire des stages en entreprise et en administration à Angers. « Ils sont quinze à trente chaque semestre, indique Esmeralda Hoang, coordinatrice des études internationales à St. Edward’s. Et l’été dernier, ils étaient 65 ! »
Autre signe de l’engouement des Texans pour l’Hexagone : convaincus par les opportunités que leur ouvre la langue de Molière, « 80 se sont inscrits en cours de français pour la première fois cette année », signale Bill Clabby.
Depuis l’année dernière, des doubles diplômes sont également proposés au niveau master, dans le domaine du développement durable et bientôt en gestion des entreprises. Car les échanges se multiplient aussi chez les enseignants-chercheurs, en sciences sociales, en musique… Bref, St. Edward’s n’a pas fini d’être la plus francaise des universités texanes.