A la croisée de la médecine et des high-tech, la e-santé pousse dans la Silicon Valley. Pour permettre aux entrepreneurs et experts – français et américains – de ce secteur en expansion de se rencontrer, l’Atelier BNP Paribas a consacré l’une de ses récentes “Learning Expeditions“ à la santé digitale dans la Valley.
La santé connaît aujourd’hui sa révolution technologique. Depuis deux ans, les investissements dans la e-santé sont en plein boom aux Etats-Unis. Plus d’1,4 milliard de dollars de capital-risque a été levé par des jeunes pousses en 2012 (soit + 46% par rapport à 2011) selon RockHealth. Et pas plus tard que ce 2 mai, l’université de Californie de San Francisco a annoncé la création d’un Centre pour l’innovation en santé digitale. Cet engouement s’explique par un contexte favorable : la crise du système de santé, le coût élevé des soins et la diffusion des smartphones et tablettes.
La Silicon Valley, semble, une fois encore, mener la course. « Il y a une attente très forte pour une démocratisation des soins », confirme Lucie Tesquier, consultante Santé digitale chez Interaction Healthcare. Cela se traduit par la multiplication de plateformes d’accompagnement des patients en ligne et sur smartphone, à l’instar de celles de MedHelp (plus de 13 millions de visiteurs par mois), de MyHealthTeams (le « Facebook » des patients atteints de maladie chronique) ou encore du programme d’Omada pour la prévention du diabète de type 2.
Le développement des capteurs d’auto-mesure (« quantified-self ») est l’autre grande tendance au sein du secteur. Avec en toile de fond un avenir où chacun pourra contrôler son état de santé à la maison. Le « thermomètre du XXIe siècle » de Scanadu a ainsi suscité l’enthousiasme de tous les participants. Scanadu SCOUT dessiné par Yves Bréart, le gourou du design san-franciscain, mesure plusieurs paramètres vitaux et les envoie à un médecin via un smartphone.
En dépit d’investissements faibles, la santé digitale se développe aussi dans l’Hexagone. Mais la Valley est, une fois de plus, un laboratoire. «L’imbrication des acteurs semble la clé du succès, plus que les moyens financiers ou les talents également présents en France », observe Benjamin Chabiron, chef de projet e-communication chez Cardif, la branche assurance de BNP Paribas.