Dans la classe de CM2 de Marie Comninos, trois élèves profitent de la récréation pour terminer des pancartes. Demain, elles participeront à une mobilisation pour les sans-abris et rencontreront un homme venu leur raconter son parcours dans la rue. Une école internationale mais qui se vit comme une communauté très soudée et ouverte sur la société qui l’entoure : c’est l’image que défend aujourd’hui Rochambeau.
Autrefois « Lycée Rochambeau », cet établissement regroupe en réalité trois campus qui accueillent les élèves dès deux ans et jusqu’à la terminale. Un système de bus et de navettes permet de transporter les enfants sans trop d’encombres. Même si l’objectif à terme reste de fusionner au moins deux des campus.
Rochambeau, établissement privé, tient une place à part quand on parle d’enseignement du français en immersion dans la région de Washington. C’est le seul à être « homologué », c’est-à-dire « reconnu et validé par le ministère de l’Education nationale, ce qui garantit la poursuite d’étude dans n’importe quel établissement de France ou homologué dans le monde sans passer d’examen », précisent les services de l’ambassade de France à Washington. Y compris quand il s’agit de changer d’école en cours d’année scolaire. Pour les parents français, insiste de son côté la directrice en charge des admissions Valérie Meriot-Burn, c’est aussi la tranquillité d’esprit de retrouver un « cadre » qu’ils connaissent déjà : des salles de classe avec des chronologies historiques accrochées au mur au découpage des vacances scolaires par exemple en passant par le soin apporté à la qualité… des snacks !
Au passage, cette homologation permet aussi aux familles françaises de demander un soutien financier sous forme de bourse auprès du consulat pour prendre en charge une partie des frais de scolarité. Une bourse « Rochambeau » est également envisageable, en fonction des revenus des parents et indépendamment de leur nationalité cette fois.
Mais Rochambeau s’inspire aussi des établissements américains qui l’entourent. Et pas seulement pour les lunch-box que les élèves transportent avec eux pour leur repas de midi ! « Il y a une proximité avec les enseignants qui n’existe pas nécessairement en France », note par exemple Valérie Meriot-Burn. Qu’il s’agisse de préparer la fête de fin d’année ou de participer aux campagnes de philanthropie pour doter les salles de classe d’iPads, les parents sont aussi sollicités et invités à faire partie de cette communauté.
Rochambeau accueille des élèves de presque 80 nationalités différentes et 45% d’entre eux ont plusieurs nationalités. Une diversité qui facilite grandement l’intégration. En classe de “toute petite section” de Marianne Vidal Ignasiak, la plupart des enfants ne parlent pas français à la maison. Tout son programme tourne donc autour du langage, y compris via l’art ou le sport. A la veille des vacances de la Toussaint, l’enseignante constate avec plaisir que ses élèves commencent à chanter en français. De son côté, Santiago, un lycéen arrivé d’Argentine alors qu’il parlait espagnol et français mais pas anglais, témoigne : « C’est toujours compliqué de se faire des amis mais j’adore la diversité de cette école, il y a des gens qui viennent de partout dans le monde ».
A la fin de leur cursus, les élèves passent à la fois le baccalauréat français et le « High school diploma » américain. Avec des taux de réussite dont l’établissement ne peut que s’enorgueillir : en 2016, 98,5% des élèves de terminale ont obtenu leur baccalauréat français, la moitié d’entre eux avec une mention « très bien ». Après Rochambeau, 30% vont retourner en France poursuivre leurs études tandis que 60% prendront la direction des Etats-Unis ou du Canada. Deux conseillers d’éducation sont d’ailleurs là pour les aider à poursuivre leur formation.
LES PLUS
Calqué sur le système français, membre du réseau Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE), proximité avec les enseignants, richesse des installations (gymnase avec mur d’escalade, stade en extérieur, salle de spectacle, CDI avec des ouvrages en plusieurs langues)
LES MOINS
Trois campus éloignés les uns des autres, tarifs qui restent ceux d’une école privée, l’éloignement par rapport au centre de Washington qui oblige souvent les familles à s’installer près de l’établissement.
INSCRIPTIONS
« Pour intégrer Rochambeau, il faut avoir la volonté d’être là et aller jusqu’au bout de cette démarche qui reste particulière. C’est un investissement, un projet pour l’ensemble de la famille, il faut y croire », insiste Valérie Meriot-Burn, directrice en charge des admissions. C’est pour cela que le dossier d’inscription comprend une pièce essentielle : une lettre de motivation rédigée par les parents. Des lettres de recommandation de professeurs peuvent aussi être demandées si l’enfant a déjà été scolarisé dans une autre école. A la rentrée 2016, 25 enfants sont restés sur liste d’attente pour la maternelle. La priorité est donnée aux fratries. Mieux vaut postuler le plus tôt possible, dès l’ouverture des applications en janvier.