Arrivée à New York en 1998, Virginie Sommet finit par monter sa propre galerie sur Canal Street, où elle y expose ses œuvres annuellement durant le mois de septembre.
Cette année l’exposition intitulé “One is not born, but rather becomes, a woman” s’intéresse à la façon dont les femmes sont influencées pour devenir telles que notre société les aime.
L’origine de l’exposition est le résultat d’«une longue digestion» : «Tout d’abord j’ai toujours aimé Simone de Beauvoir.. ça doit faire la dixième fois que je relis le “deuxième sexe”» raconte Virginie, exaltée; «Ensuite, j’ai rencontré deux personnes fabuleuses qui m’ont offert un bouquin incroyable sur les jouets et le sexisme qui en découle. Et ça m’a réveillé».
Les étapes d’une vie
Chaque œuvre de l’exposition représente différentes étapes d’une vie, de la petite fille à la femme en passant par l’adolescente.
Ainsi “To feed”, composée de collages sur trois assiettes, se plait à rappeler que «la première chose qu’une petite fille va faire, c’est nourrir sa poupée et s’occuper de quelqu’un d’autre qu’elle même» explique Virginie. Comment s’étonner de retrouver ensuite la pièce “To serve“, composée d’images de réclames, toutes représentant une femme, âgée ou non, en train de servir mari et/ou famille.
Plusieurs pièces de l’exposition abordent aussi le thème du mariage, à l’image de “99c Dream”, robe de mariée constituée de jeux pour petites filles. « Ce que j’ai contre le mariage c’est son histoire, inconnue par la plupart des femmes et très choquante! A l’époque c’était l’équivalent d’un viol officiel, alors moi me marier, je ne peux pas… mais je respecte les décisions des autres » s’exclame l’artiste française.
Condition féminine sclérosée
Ce qui l’énerve en revanche, c’est la sclérose de la condition de la femme, notamment illustrée avec la pièce ““Going in Circle”“. Autour d’une structure en forme d’aspirateur, des publicités pour produit ménagers sont collés, alternant pub de 1950, et pub de 2008. «La seule référence masculine du nettoyage c’est Monsieur propre! Seulement il ne nettoie pas, il représente le produit et explique comment il marche» , s’insurge Virginie.
Malgré son apparente radicalité, Virginie Sommet l’assure : «Je remets aussi en question la responsabilité de la femme ; Celle-ci ne laisse pas assez de place à l’homme, quand celui-ci veut aider, il s’entend dire “non, mais c’est bon, je le ferais plus vite de toute façon”».
Au final, le constat de Virginie Sommet paraît sans appel : Alors qu’on disait la perception des femmes changée, les stéréotypes semblent toujours présents. Alors, 1950/2008 : même combat?
Jusqu’au 30 septembre
Collective Gallery 173-171
173-171 Canal Street
Visite de la galerie sur RDV au: 1 646 245 60 72
Son site internet ICI
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Un tres bon article sur une tres belle expo sur les objets de la femme objet a travers la consommation !