A l’approche du CES, la grand-messe de la high-tech à Las Vegas en janvier, plusieurs collaborateurs de la start-up lilloise Homido, spécialisée dans la réalité virtuelle, étaient de passage dans la Silicon Valley. Histoire de prendre la température, avant toute décision officielle d’implantation.
La start-up profitait de cette escapade américaine pour présenter Homido Mini, son nouveau produit lancé mi-décembre. Une sorte de binocle pliable qui se clipse sur n’importe quel smartphone et permet de plonger pour un moment dans des vidéos, jeux et applications de réalité virtuelle.
Homido Mini est le dernier rejeton de l’entreprise qui a lancé en 2014 un casque de réalité virtuelle pour smartphone et deux applications : Homido Center (bilbiothèque de contenus et d’applications en réalité virtuelle) et Homido VR Player (pour regarder des videos 3D).
Né en France, le casque Homido était alors l’un des premiers du genre : Google venait de présenter son rudimentaire mais économique Google Cardboard (casque en carton à assembler soi-même – 2 à 30$) et Samsung allait lancer son Samsung Gear, plus haut de gamme (200-300 $) et à la qualité reconnue.
D’emblée, Homido s’est placé au centre : plus cher (80$) mais plus confortable que le carton, plus abordable et plus versatile que le Coréen, puisque petits et grands smartphones de toutes marques peuvent s’y insérer.
Le produit a très rapidement pris, presque à l’insu de ses créateurs : c’est lors du CES 2014 qu’ils ont pris la mesure de leur notoriété, auprès des gameurs principalement. Homido ira de nouveau rencontrer son public à Las Vegas du 6 au 9 janvier 2016.
Mais Homido Mini, un produit d’entrée de gamme (15$), vise un autre public : les marques et les entreprises. Ce tout petit objet serait idéal pour les campagnes marketing, sur des salons, ou pour donner à n’importe qui, n’importe où, une expérience de réalité virtuelle, imagine l’équipe.
Un parc d’attraction propose, avant son ouverture, un tour virtuel sur son nouveau grand huit. Des universités américaines ont envoyé des Google Cardboard aux potentiels futurs étudiants pour qu’ils puissent visiter le campus à distance. Le New York Times en a distribué un million dans son journal papier, pour attirer leurs lecteurs vers son contenu augmenté. Le marché est donc prêt à introduire la réalité virtuelle dans des actions du quotidien et auprès du grand public.
“L’objectif en 2015 était de vendre 50 000 unités et a été battu, grâce à l’élan du secteur : nous avons vendu 100 000 masques”, confirme un collaborateur d’Homido. 2016 aussi, est attendue comme “une grande année pour la réalité virtuelle”.
Or tout, ou presque, se jouera dans la Silicon Valley. Les consommateurs, accros au smartphone, y sont friands de nouveauté, les ingénieurs et développeurs nombreux et insatiables, tandis que les start-ups fourmillent d’idées pour un domaine, qui “est vu ici comme LA prochaine grosse révolution technologique”, se réjouit cet associé. D’ailleurs la version 2 d’Oculus Rift, le casque de réalité virtuelle (non destiné au smartphone) de Facebook, qui devrait être enfin disponible à tous les consommateurs début 2016, devrait y contribuer.
L’aura des mastodontes de la tech qui ont investi dans la réalité virtuelle profite à tous, y compris aux plus modestes, estiment les professionnels d’un secteur en pleine exploration sauvage. Et l’écosystème local a aussi, bien sûr, l’attention des investisseurs.
La Mecque de la tech serait-elle un milieu de culture idéal pour transplanter Homido ? Plusieurs collaborateurs sont en tout cas venus en