“Je reviens de loin, en France j’étais Gaulliste de gauche”: l’histoire de Philippe Manteau telle qu’il la raconte, est celle d’une évolution intellectuelle qui a suivi sa traversée de l’Atlantique. “Le monde américain m’a ouvert un nouveau champ de vision, l’idée que l’Etat ne peut pas tout faire, que la liberté individuelle est essentielle”.
Candidat à l’élection législative pour la circonscription d’Amérique du Nord, soutenu par plusieurs partis de centre droit (dont le Nouveau Centre et le Parti Radical Valoisien auquel appartient sa suppléante Séverine Boitier, de Montréal), Philippe Manteau, 39 ans, endosse résolument l’étiquette libérale, persuadé qu’elle sera un atout auprès des électeurs français vivant en Amérique qui, pense-t-il, se reconnaîtront dans son histoire franco-américaine. Il est arrivé à New York, envoyé par Ernst & Young, trois jours avant le 11-Septembre. “Cela a beaucoup contribué à nous américaniser rapidement. Quand j’appelais en France et qu’on me disait: “les Américains l’ont un peu mérité”, ça me choquait”. Initialement venu pour deux ans, il décide de rester, retourne à la fac (Fordham) et devient avocat américain.
Aujourd’hui associé d’un cabinet d’avocats international (Watson, Farley&Williams), il assure qu’il le restera s’il est élu. “La politique ne devrait pas être un métier, il faut conserver un pied dans la vraie vie”, dit-il, expliquant que ses électeurs “seront comme un énorme client pro-bono”. Quant aux éventuels conflits d’intérêts, “il suffit de s’organiser pour s’assurer qu’il n’y en ait pas”.
Centriste, Philippe Manteau revendique néanmoins, comme les partis qui le soutiennent, son appartenance à la majorité présidentielle. “Je suis très critique de Sarkozy, concède-t-il, mais faire de la politique c’est choisir et l’UMP est quand même cent fois préférable au PS!” Ce faisant, il se démarque de l’autre centriste de la course (Carole Granade du MoDem) mais se positionne dans un peloton déjà très fourni : outre Frédéric Lefebvre, le candidat officiel de l’UMP, on compte au moins trois autres “divers droite” déclarés. Prêt à se montrer offensif (“je veux faire une campagne d’idées… même si avec Frédéric Lefebvre, c’est pas parti pour…”), il affirme surtout son intention de “représenter les idées libérales démocrates dans tous les sens du terme: liberté économique, mais aussi égalité des chances, lutte contre les discriminations…”.
Face à des candidats qui pour la plupart souhaitent mettre en avant les questions censées intéresser plus particulièrement les Français de l’étranger (assurance santé, retraite, mobilité, éducation), le candidat centriste veut lui insister sur les grands débats nationaux: “La législative est une élection nationale, il ne faut pas confondre, il ne s’agit pas de l’élection à l’Assemblée des Français de l’étranger (à laquelle il s’est présenté en 2010, deuxième sur la liste de Richard Ortoli). Evidemment, je connais ces problèmes des Français de l’étranger, mais je ne parlerai pas que de ça. Les questions de la dette ou de l’intégration intéressent au moins autant ces Français installés ici que les bourses pour les Lycées Français”. Elu, son objectif sera, dit-il, de montrer que les Français d’Amérique, de par leur double culture, “peuvent apporter beaucoup au débat politique”.
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Oh, orthographe !
Pour mémoire, on écrit “Ce faisant”.