Théodore Rousseau: le nom de cet artiste ne vous est pas forcément familier. Et pourtant, le peintre français s’est illustré comme un grand paysagiste du XIXe siècle, et fut l’un des membres de la fameuse école de Barbizon, avec Corot ou Millet.
Ce n’est donc pas étonnant que le Getty Museum le mette en lumière avec l’exposition “Unruly nature: the landscapes of Théodore Rousseau”, présentée jusqu’au 11 septembre.
Co-organisée avec le Ny Carlsberg Glyptotek, un musée de Copenhague, cette installation accueille 70 oeuvres de Théodore Rousseau (qu’on ne doit pas confondre avec Henri Rousseau, dit “le douanier”). Il s’agit de plus importante exposition consacrée à cet artiste, depuis une rétrospective en 1967 au musée du Louvre.
“Théodore Rousseau est plein de fascinantes contradictions, de par la diversité de ses paysages et de ses techniques”, égrène Edouard Kopp, co-commissaire de l’exposition. “Nous voulons montrer comment cet artiste se réinvente et, parfois, mécontente la critique. Il offre un rendu de la nature quasiment religieux, dans son perpétuel état de changement.”
Des sites méconnus mis en lumière
A travers les salles, on découvre ses influences : le romantisme, l’art japonais ou allemand. Un point commun rassemble les oeuvres: la représentation de paysages français, allant du Berry aux Landes, en passant par l’Auvergne. “Les paysagistes voulaient représenter les sites pittoresques, or Théodore Rousseau a peint des sites peu connus”, commente Edouard Kopp. “Il s’intéresse à des aspects excentriques de la nature, comme le portrait intime d’un chêne ancien.”
Comme l’expliquent les commissaires de l’exposition, la nature est centrale pour Théodore Roussseau. “Pour lui, les arbres sont un musée vivant. Il cherche à être en communion avec la nature.” Il immortalise aussi bien la montagne, que les forêts, les champs ou les plaines.
Un artiste sensible et perfectionniste
Au fur et à mesure, le visiteur découvre les transitions artistiques qu’a vécu l’artiste. Ce qui saute aux yeux, ce sont sa précision, son sens du détail et son travail méticuleux. “Il finissait ses paysages dans son studio” , affirme Scott Allan, co-commissaire. “Il fut un innovateur, expérimentant de nouveaux effets sur ses tableaux.”
Au fil de ses pas, le visiteur découvre des dessins achevés, d’autres à différents degrés d’élaboration, et des oeuvres plus ou moins conventionnelles. Au gré de ses humeurs, Théodore Rousseau peint, transformant ses sentiments en éléments de la nature. “C’est un artiste qui, comme l’a écrit un biographe, peignait avec le sentiment. C’était un grand sensible” , lâche Edouard Kopp.
En lien avec cette exposition, le Getty a tissé une collaboration avec L.A Philarmonic, organisant un concert au Hollywood Bowl le jeudi 18 août, suivi d’une visite audio.