L’espace de quelques mois, le Metropolitan Museum se met au vert. Avec l’exposition “Public Parks, Private Gardens: Paris to Provence”, le musée new-yorkais invite les curieux à une balade bucolique dans les parcs et jardins français du XIXème siècle à travers des œuvres de cette époque. L’endroit recèle quelque 150 peintures, dessins, photographies ou encore gravures réalisés par des artistes qui trouvèrent dans ces espaces des lieux de détente et d’inspiration.
“C’est notre petit moment parisien au Met”, dit Susan Alyson Stein, spécialiste de la peinture européenne du dix-neuvième siècle et conservatrice de l’exposition qui ouvre ses portes le 12 mars. À l’entrée des lieux, une cour a été aménagée avec des plantes hautes, des bancs verts et une fontaine, recréant ainsi un square typique de la capitale française. À l’intérieur, les tableaux colorés de Claude Monet, Gustave Caillebotte, Camille Pissarro et Henri Matisse, entre autres, viennent rappeler aux visiteurs le plaisir simple d’un bouquet de fleurs et d’une étendue de pelouse.
Un plaisir que la France a fait sienne au XIXème siècle. À cette époque, l’intérêt de la population pour le jardinage s’est développé avec l’importation de plantes exotiques sur le territoire, comme en témoignent des sécateurs d’époque présentés entre deux peintures. Les idées révolutionnaires ont par ailleurs conduit les autorités à ouvrir les espaces naturels, autrefois réservés à l’aristocratie, au plus grand nombre. Les bois, comme ceux de Boulogne ou de Vincennes, en bordure de Paris, n’ont ainsi plus été les terrains de chasse des rois et ont été rendus accessibles à tout le monde, quelque soit le niveau social.
L’exposition documente ce bouleversement dans le mode de vie français. Alors que le printemps devrait bientôt faire bourgeonner Central Park, elle rend également hommage aux espaces verts qui ont inspiré la création de l’emblématique oasis de Manhattan, il y a plus d’un siècle. “Le Met se dresse dans Central Park, il était donc tout naturel pour nous de faire cette exposition”, commente Susan Alyson Stein.