La polémique continue de faire rage chez les éditorialistes américains. Le plan de relance de Barack Obama et l’accroissement du déficit budgétaire ont des relans européenn qui inquiètent parmi les conservateurs. Le Wall Street journal s’alarme même du renversement de situation : les Français se mettent à donner des leçons de restriction budgétaire : « Le discours de restriction budgétaire n’a normalement pas l’accent français ». Après Nicolas Sarkozy, voilà Jean-Claude Trichet qui mets en garde les américains. Le Philadelphia Inquirer préfère en rire. L’européanisation? « […] faux, mais ce ne serait pas si mal ». Dick Polman concède que nous avons certes de curieuses habitudes sur le vieux continent « […] les Français vénéraient Mickey Rourke bien avant The Wrestler, et ils ne semblent pas voir d’inconvénients à ce que leur concitoyennes d’un certain âge soient seins nus sur les plages de la Côte d’Azur», cependant « passons en revue les statisques, nous pourrions être aussi chanceux». Le journaliste égrène alors les indicateurs qui prouveraient notre incroyable chance : esperance de vie, système de santé etc… « Ces fans de Jerry Lewis de français sont premiers !». L’européanisation est un leurre, une énième polémique attisée par les Républicains pour déstabiliser la présidence Obama. Que les Américains se rassurent : « Il n’y a aucun danger imminent à ce que nous ayons d’excellents trains ou d’école maternelle pour tous. D’un autre côté si nos plages commencent à se remplir de vieilles dames topless en train de parler de Mickey Rourk, libre à vous de tirer le signal l’alarme ».
Cette semaine, actualité sociale oblige, la presse américaine consacre une bonne partie de ses colonnes aux manifestations du 19 mars. Le Wall Street Journal les met même en Une : « Oui au plan de relance, non aux licenciements ». Le Wall Street Journal en arrive à la conclusion suivante : le plan de relance français se traduit par : « protéger l’emploi et maintenir l’industrie française en France » à la diffèrence du plan américain qui aboutira fatalement à des licenciements. « Les salariés manifestent à travers toute la France » pour le New York Times . Particularité de cette journée : la mobilisation des salariés du privé. « Bien que la France ait derrière elle une longue tradition de grèves et de manifestations menées par les syndicats du public, les manifestants de Mardi, comme ceux du 29 janvier, venaient à la fois du public et du privé ».
Plus nombreux, et surtout plus en colère : « The Protests in France Get Personal » » dans le Time Magazine. « Le mouvement social de masse est devenu clairement personnel […] Les remises en cause du leadership de Nicolas Sarkozy sont de plus en plus nombreuses, y compris dans sa propre majorité ». Le Time s’interroge « Est ce que les perturbation moins importantes de la grève de jeudi signifie que Sarkozy et le gouvernement peuvent simplement ignorer la grève ? ». La réponse est nette et tranchée : « Non […] compte tenu du taux de participation dans le public et de la monté du mécontentement social ». Nicolas Sarkozy voit la contestations arriver de tous côtés, à gauche comme à droite « Ces derniers jours, les amis de droite remettent eux aussi en question ses décisions et ses qualités de dirigeants, avec au moins deux hommes prêts à se présenter contre lui à la présidentielle de 2012 […] l’ennemi de toujours Dominique de Villepin […] et Jean-François Copé, président du groupe parlementaire UMP à l’Assemblée ».
La crise affaiblit donc un Nicolas Sarkozy aux abois mais renforce les liens entre l’Allemagne et France, et pour Newsweek et le Washington Post, cela est loin d’être anodin. « La crise est train de reconstruire le pont Franco-Allemand ». Une « transition amicale » qui vient à la suite de deux années durant lesquelles « La Chancelière l’a joué sobre face à au show man Sakozy ». Le tout récent réchauffement des relations Paris/Berlin est remarquable puisqu’il a toujours semblé « que Sarkozy était plus empressé de courtiser la Grande Bretagne que l’Allemagne ». Mais maintenant que Gordon Brown est empêtré dans la crise « L’Angleterre apparaît comme un allié moins utile aux intérêts français ». Pour l’hebdomadaire tout ceci n’est que bien naturel : « Historiquement, les présidents français sont lents à réaliser combien ils ont besoin de l’Allemagne, mais finalement ils s’y font […] En espérant que la comédie est finie ». Symbole pour le Washtington Post : la lettre cosignée par la Chancelière et le Président afin d’exhorter les nations européennes à renforcer la régulation et à construire une nouvelle architecture financière.
Un courage justement architectural que salue le New York Times. Le 12 mars ont été rendus publiques les dix projets pour l’aire métropolitaine de Paris et Le New York Times tire son chapeau aux français. « Qui d’autres dévoileraient dans le cadre d’une crise économique l’un des projets urbains les plus audacieux de notre époque ? ».