Ils étaient 12 à se présenter sur la ligne de départ fin septembre. Après trois mois de compétition, il n’y a plus que 8 joueurs français en NBA, dont six seulement disposent d’un contrat garanti. Derrière les « anciens » qui ont déjà fait leurs preuves : Evan Fournier (30 ans, New York Knicks), Rudy Gobert (30 ans, Minnesota Timberwolves) et Nicolas Batum (34 ans, Los Angeles Clippers), cinq jeunes de moins de 25 ans se battent pour avoir du temps de jeu.
Frank Ntilikina (24 ans, Dallas Mavericks), Killian Hayes (21 ans, Detroit Pistons) et Ousmane Dieng (19 ans, Oklahoma City Thunder) disposent tous les trois d’un contrat garanti par leur franchise. Grand espoir aux Knicks en 2017, Frank Ntilikina a été envoyé à Dallas en septembre 2021 où il se contente de morceaux de matches cette saison, pour des statistiques bien légères (2,2 points, 1,5 rebonds). Drafté en 7ème position en 2020, Killian Hayes a d’abord eu du mal à confirmer les espoirs placés en lui par Détroit. Il retrouve des couleurs cette saison en ayant regagné une place de titulaire pour un total de 8,8 points et 5,5 passes. Ousmane Dieng s’est fracturé fracturé le poignet le 16 décembre et devrait être indisponible au moins six semaines. Il jouait principalement jusqu’ici avec l’équipe réserve d’Oklahoma City (G League), après avoir été le 11ème choix de la dernière draft.
Deux autres Français, Théo Maledon (21 ans, Charlotte Hornets) et Moussa Diabaté (20 ans, Los Angeles Clippers), disposent de contrats « two way », un bail précaire qui leur fait faire l’ascenseur entre l’équipe première et la G League. Une situation paradoxale pour nos jeunes tricolores qui peinent à s’imposer en NBA alors qu’ils n’ont jamais été choisi aussi haut à la draft.
« La draft ne veut plus rien dire aujourd’hui. Avant, tu faisais deux ou trois ans à l’université aux États-Unis, ou tu jouais au meilleur niveau en France avant de te présenter à la draft. Aujourd’hui, nos jeunes Français partent trop tôt », estime l’ancien meneur Tony Parker, quadruple champion NBA avec les San Antonio Spurs. Un constat partagé par Nicolas Batum, qui a entamé sa 15ème saison avec les Clippers. « La vraie différence, c’est que notre génération n’avait plus rien à prouver en France. On avait galéré pour s’imposer, gagner crédibilité et respect (…) Avant, tu n’osais même pas penser t’inscrire à la draft si tu ne dominais pas en première division. »
La France reste la troisième nation étrangère la plus mieux représentée en NBA cette saison derrière le Canada (22 joueurs) et l’Australie (10). Mais la concurrence devient très rude avec l’émergence de stars internationales comme le Grec Giannis Antetokounmpo (27 ans, Milwaukee Bucks), et le Slovène Luka Doncic (23 ans, Dallas Mavericks). « Le monde entier s’est rapproché des États-Unis et de la NBA, et le talent peut sortir de partout aujourd’hui », confirme Tony Parker.
À l’image des Toronto Raptors qui comptent huit nationalités différentes dans leur effectif, la NBA continue de s’ouvrir à l’international avec 120 joueurs issus de 40 pays cette saison. C’est 43% de plus qu’en 2010 (84 joueurs), 400% par rapport à 1990 (24). « Plus que jamais, tu as une seule chance de faire bonne impression », insiste l’ancien international français.
S’il y en a bien un qui devrait vite faire mentir les statistiques dans les prochains mois, c’est Victor Wembanyama. Le nouveau phénomène du basket tricolore (18 ans, 2,21m, Levallois-Perret) est annoncé comme le numéro 1 de la prochaine draft NBA en juin 2023. « C’est un extraterrestre, le talent d’une génération », commentait récemment la star des Los Angeles Lakers LeBron James, séduit par la qualité de dribble et l’adresse du jeune Français malgré sa grande taille. « Lui, c’est une exception, un freak, un phénomène. S’il accomplit son potentiel, la NBA ne va pas comprendre ce qui lui arrive », prévient Nicolas Batum.