C’est un sport de raquette en plein essor. Plus de 25 millions de joueurs à travers le globe ont déjà succombé aux sirènes du padel, à ne pas confondre avec le paddle qui se pratique avec une planche et une rame sur l’eau. Et la discipline fait chaque jour de nouveaux adeptes. Miami n’échappe pas à la tendance. Preuve en est le nombre de clubs qui a plus que doublé en moins de deux ans. La métropole floridienne en compte désormais une douzaine, soit un quart des clubs américains fédérés au sein de l’US Padel Association, et les terrains continuent de pousser comme des champignons aux quatre coins de la ville.
« Le padel, c’est un peu comme un bon virus que l’on l’attrape facilement », lance dans un large sourire Nallé Grinda, un ancien membre de l’équipe de France de la discipline, qui est établi depuis une quinzaine d’années aux États-Unis. Ce Niçois est bien placé pour constater l’engouement de ce sport à Miami : son club, Padel X, qui a ouvert ses portes début avril à deux pas de l’Adrienne Arsht Center à Downtown, fait déjà carton plein. « On a eu plus de deux mille pratiquants en l’espace de trois semaines, alors qu’on s’attendait à en avoir quatre fois moins », s’enthousiasme l’athlète qui a goûté pour la première fois au padel il y a tout juste quarante ans. « J’avais alors huit ans, et nous étions avec mon père en voyage à Acapulco, là où ce sport a été inventé. »
Le padel a en effet vu le jour en 1969 dans cette cité balnéaire du Mexique. C’est un certain Enrique Corcuera qui en a la paternité. « C’était un homme d’un certain âge qui jouait initialement au tennis, indique Nallé Grinda. Il avait l’habitude de laisser rebondir les balles sur le mur de son habitation qui jouxtait son terrain, ce qui lui permettait de les renvoyer plus facilement. Il a donc construit un mur de l’autre côté, tout en réduisant les dimensions de son court, afin de ne plus se fatiguer à courir ». Cette discipline nouvellement créée se développera en Amérique latine, plus particulièrement en Argentine, avant de traverser l’Atlantique pour se professionnaliser en Espagne et conquérir peu à peu le reste de l’Europe.
Au pays de l’Oncle Sam, ça a été une autre paire de manches. « Quand je suis arrivé à Miami, tout était à faire », se souvient Nallé Grinda, qui venait alors de faire ses adieux à l’équipe de France de padel après avoir glané cinq titres de champion au niveau national. « Je me suis rapidement lié d’amitié avec des Argentins qui connaissaient la discipline. On s’appelait même à l’époque la padel mafia, plaisante le quadra. Nous avons commencé à jouer entre nous avant d’organiser des tournois privés durant lesquels nous faisions venir les légendes de ce sport, comme Juan Martin Diaz, qui est resté numéro un mondial pendant quatorze ans. »
Et puis il y a eu un vrai coup de projecteur sur le padel dans le Sud de la Floride en 2022 lorsque Nallé Grinda et ses acolytes ont chapeauté le Miami Padel Open. « Il s’agissait de la première compétition officielle d’ampleur organisée dans cet État, se félicite le sportif. Et ça a été un tel succès que j’ai décidé de me consacrer pleinement au développement de cette discipline à Miami », confie celui qui travaillait jusqu’alors dans l’immobilier. « Financièrement, je fais probablement une erreur, mais quel plaisir de s’adonner à 100 % à sa passion. »
Un sport, qui se joue aujourd’hui sur un rectangle de vingt mètres sur dix mètres bordé de murs de verre avec une raquette sans cordage mais pleine et percée de petits trous, pour lequel Nallé Grinda ne tarit pas d’éloges. « C’est ludique, addictif, stratégique, convivial, et facilement accessible. Finalement, l’essayer c’est l’adopter, résume-t-il. Et même si on n’a jamais touché une raquette, on peut rapidement s’amuser et prendre du plaisir », ajoute l’ex-joueur de l’équipe de France, qui devrait inaugurer de nouveaux terrains de padel à Boca Raton d’ici la fin de l’année et à Palm Beach au premier trimestre 2025.