L’exposition “Impressionism, Fashion, and Modernity”, qui a attiré un demi-million de visiteurs au Musée d’Orsay sous le nom de “L’impressionnisme et la mode”, prend ses quartiers au Met. Elle plonge le visiteur dans les représentations par les impressionnistes de la mode du XIXe siècle .
Alors que Manet, Monet, Renoir et d’autres s’attachent à représenter les Parisiens dans leur vie quotidienne, la mode se démocratise avec, en 1838, l’ouverture du Bon Marché notamment.
Fruit de quatre ans de travail, l’exposition présente chronologiquement et par thèmes le travail de ces impressionnistes qui ont su “capturer l’essence de l’art de la mode“, raconte Susan Stein, la commissaire. Elle est constituée de peintures, d’accessoires, de photographies et surtout de robes représentées dans les œuvres exposées.
Le résultat est un surprenant bond dans le passé. Le visiteur se retrouve au milieu de peintures de bourgeoises et d’aristocrates, dans le Paris du XIXe siècle. Il croise par exemple la robe blanche, star des robes d’intérieur, et la robe noire, considérée comme un choix versatile et un casse-tête pour les artistes souhaitant en reproduire les nuances de clair et de foncé. Il trouve aussi les robes d’été, plus légères et plus colorées, à l’inverse des robes de pluie pour l’extérieur, plus austères et aux formes plus géométriques. Parmi les œuvres à ne pas manquer: “La dame aux éventails” (1873) d’Edouard Manet montre la poète Nina De Callias et ses bracelets d’or, dans un bolero sombre et une chemise blanche au col tunisien, coiffée d’une grande plume ocre. “Toutes ces robes sont des indices sur la période de l’année, sur l’heure du jour, sur la météo ou encore sur le statut social”, indique Susan Stein.
A mesure que l’on évolue dans l’exposition, et donc dans le temps, le choix des matières, des motifs, et des formes se fait plus audacieux, tout comme la technique des portraitistes. “Impressionism, Fashion, and Modernity” nous renvoie dans un monde féerique, où le vêtement en série n’avait pas encore sa place.