Depuis quelques semaines, Mickael Damelincourt, l’ancien directeur de l’hôtel Trump à Washington DC, est le nouveau Directeur Exécutif du Doral Trump Resort, dans la périphérie de Miami. Originaire du Mont Saint-Adrien, dans l’Oise, le spécialiste du développement hôtelier, installé aux États-Unis depuis plus de 20 ans, prend la tête d’un complexe comptant 643 chambres, 4 parcours de golf, un Spa et un programme résidentiel qui proposera plus de 2000 appartements en bordure de ville dans les quatre prochaines années.
« Outre l’incroyable site, dont la superficie est proche de celle de Central Park à New York, l’histoire de Doral m’a séduit, explique Mickael Damelincourt. Celle de Doris et d’Alfred Kaskel, immigrants polonais installés à New York et ayant fait fortune dans l’immobilier. « À une époque, au début des années 60, où tous les clubs privés de Floride n’étaient pas ouverts aux juifs, ils achetaient 2400 acres de terres et inauguraient le Doral Resort, ouvert à tous. Le légendaire parcours de golf “Blue Monster” est aussi né ici, là où Tiger Woods et Phil Mickelson ont gagné. Un lieu culte pour les habitants de la Floride qui a fini par donner son nom à une ville qui compte aujourd’hui plus de 80 000 habitants. »
Déjà à l’aise dans son nouveau costume, checkant tous les employés sur son passage, s’arrêtant pour saluer chaque client – « une habitude prise au sein du magasin familial dans lequel j’ai grandi, aux côtés de mon grand-père, mon oncle et ma mère que je voyais faire, et qui fonctionne avec l’esprit familial des Trump » -, Mickael Damelincourt embarquait femme et enfants à la rentrée, tournant ainsi la page de sept années très animées à Washington. « Miami est une région très attractive, surtout depuis le Covid et l’on parle beaucoup moins politique ici ! L’expérience au Trump Hotel Washington, au cœur de la vie politique, a été intense et incroyable, mais je me réjouis de cette nouvelle vie. »
Atterri aux États-Unis il y a 22 ans, à Santa Barbara d’abord, pour une année linguistique, puis embauché, au sein de l’Hotel Meridien de la Nouvelle-Orléans, ville où il rejoint sa future femme, le Français obtient son premier visa J-1. « Un coup de chance, raconte-t-il. Je n’avais pas de formation en école hôtelière mais en finances, et je savais que l’hôtellerie embauchait régulièrement des Français. J’ai fait alors le tour des hôtels de la ville pour trouver un stage et valider mon diplôme d’école de commerce, et suis tombé sur le directeur des RH du Méridien, qui parlait français. J’ai obtenu le stage et l’entreprise a voulu me garder. »
Suivront trois années à Chicago où Mickael Damelincourt est appelé à la Direction des finances d’un nouvel hôtel de l’enseigne Meridien – « la meilleure discipline pour tout connaître du fonctionnement et des enjeux d’un hôtel », explique-t-il, puis à l’ouverture du Conrad Hotel, avant la rencontre avec la Trump Organization. « En 2005, Donald Trump n’était pas engagé en politique. Je connaissais l’homme d’affaires et son show à la télévision, The Apprentice. Par l’entremise de Colm O’Callaghan, un magnat de l’industrie hôtelière, approché par le groupe Trump, j’ai pu rencontrer Donald Trump, ses enfants, Don, Ivanka et Eric, qui lançaient la Trump Hotel Collection et me confiaient alors l’ouverture du Trump Hotel & Residences à Chicago, le deuxième du genre après New York. »
L’aventure se poursuivra à Toronto en 2010 où il pilote l’ouverture d’un nouvel hôtel Trump – « arrivé premier sur Trip Advisor sur toute l’Amérique du Nord et sacré 5 stars par Forbes Travel Guide » précise-t-il, avant le départ à Washington puis Miami.
« Dans chacune de mes missions, je suis d’abord là pour maximiser l’investissement de nos propriétaires et créer des moments magiques pour nos clients. Le groupe Trump a lancé ma carrière, et l’esprit familial du groupe et la confiance dont ils m’ont témoigné pour prendre les clés des hôtels à gérer, m’ont permis de m’accomplir aux États-Unis. » Mickael Damelincourt se dit fier de ses racines. « J’aime la France, dit-il, sa culture et sa cuisine, et j’espère même y passer plusieurs mois dans l’année quand viendra l’heure de la retraite, mais j’aime aussi beaucoup les États-Unis, ma femme est américaine et mes trois enfants aussi. Un pays qui me permet de réaliser des rêves sans doute plus difficiles à atteindre en France. »