« Dans les années 1900, tout le monde est allé à l’école, alors tout le monde est devenu écrivain. Dans les années 2000, avec l’apparition des caméras bon marché, tout le monde est devenu film maker ».
« Film maker », Michel Auder l’est depuis beaucoup plus longtemps. Cela fait plus de quarante ans qu’il filme presque tous les jours, tout ce qui le happe. Originaire de France, il s’est installé à New York en 1969 et s’y est acheté une Sony Portapak, une des premières caméras commercialisées.
Depuis, ses travaux ont été exposés au Museum of Modern Art et au Whitney Museum of American Art de New York, au Centre Pompidou de Paris. Et Michel Auder continue à capturer des images, les mêlant avec des films plus anciens piochés dans ses impressionnantes archives, qu’il sélectionne, monte et remonte à l’infini. C’est par exemple le cas d’une pièce exposée, La Plage L’Opium (ci-dessus), réalisée en 2009 en juxtaposant des images tournées sur une plage au Maroc en 1967, et d’autres tournées au Chelsea Hotel en 1971, lors de consommation d’opium.
Observateur délicat, Michel Auder montre ce qu’il voit – des femmes occupées à choisir et essayer des vêtements et des bijoux à Rome dans Shopping Head, tourné en 1989, ou sa fille, enfant en 1977, en plein monologue intérieur dans Talking Head. Une série de gros plans sur des visages, entrecoupés d’images de statues au regard plongé, dans Heads of the Town. Les gens qui s’observent d’un immeuble à un autre dans UNTITLED (I was looking back to see if you were looking back at me to see me looking back at you). « Les gens pourraient croire que c’est du voyeurisme, mais je révèle plus que cela », précise-t-il. Pour se faire une idée, direction Santa Monica.
Informations pratiques :
Michel Auder and Giulia Piscitelli, jusqu’au 19 mai à la galerie Kayne Griffin Corcoran, 2902 Nebraska Avenue, Santa Monica, California 90404, T +1 310 586 6886 – Site ici
Site internet de Michel Auder