Devant la célèbre toile “Champ de blé avec cyprès” de Vincent van Gogh, Virginie Dupaquier clôt sa visite d’une heure, chaudement remerciée par un groupe de cinq visiteurs francophones. Depuis dix ans ans, cette bénévole française fait découvrir avec passion les trésors du Metropolitan Museum of Art (Met) aux visiteurs.
Cette année, le Met a ouvert des inscriptions en ligne jusqu’au 15 février pour recruter deux nouveaux bénévoles francophones, qui commenceront leur formation en septembre prochain et s’ajouteront aux 400 guides bénévoles qui sillonnent chaque jour les galeries historiques du musée. Pour faire découvrir le musée aux futures recrues, le Met organise pour la première fois cette année une journée portes ouvertes mercredi 9 janvier de 10am à 12pm.
Depuis juin dernier et pour une durée de deux ans, Virginie Dupaquier a été promue au poste de responsable des 84 guides internationaux du Met, qui propose des visites en dix langues étrangères, dont le français. « On est tous énormément engagés », insiste la guide de 56 ans, à New York depuis dix-neuf ans.
Alors qu’elle s’occupait de ses quatre enfants en bas âge, sa candidature au Met a été retenue en septembre 2008. « On n’a pas besoin d’avoir une formation en histoire de l’art pour devenir bénévole au Met », témoigne cette ancienne chef de marché pour une entreprise pharmaceutique.
Si la porte est ouverte à tous, la mission ne doit pas être prise à la légère. Les bénévoles sont formés pendant un an de septembre à juin, à raison d’une session par semaine, pour apprendre à monter leurs propres parcours de visite (entre 7 et 8 œuvres par tour d’une heure), à se repérer dans l’immense musée et à présenter les œuvres au public. A l’issue de la formation, chaque apprenti doit réussir un audit final pour obtenir le titre de guide officiel.
« On apprend énormément sur chaque pièce mais le Met nous encourage à les présenter en trois points seulement, parce qu’il ne faut pas noyer les visiteurs d’informations », raconte Virginie Dupaquier, qui confie passer en moyenne un mois à étudier une nouvelle œuvre qu’elle compte inclure dans son parcours. « On apprend aussi des postures, des attitudes. Par exemple, on regarde les gens et pas les œuvres pendant les explications », poursuit-elle.
En plus des heures de recherches passées dans les bibliothèques du Met et de leurs tours hebdomadaires, les guides bénévoles participent chaque année à 5 conférences organisées par le musée et à 4 formations complémentaires, animées par les conservateurs.
« On prévient les bénévoles dès le recrutement : c’est un poste qui demande du temps et de l’implication », prévient la responsable passionnée.