La France en grève est en tête de la page Europe. «Parmi toutes les choses que les Français font différement, ce qui les distingue vraiment de leurs voisins européens et des Etats-Unis est le fait que la rue peut faire la politique» écrit John Vinocur de l’International Herald Tribune. La grève est «un vieux réflexe glorifié», une sorte de «nostalgie de la rue» (en français dans le texte). L’héritage de mai 68 est manifeste. Beaucoup de Français pensent que «le changement, ou plus exactement, dans le contexte actuel, l’absence de changement» peut être décidé dans la rue. Quarante ans plus tard, «nous voilà à nouveau en mai». Mais, «Ray-Ban et rolex derrière lui, Sakozy semble désormais déterminé à être impopulaire pour ses réformes et non plus pour son mode de vie outrancier».
Côté cinéma, le même journal titre “Vincent Cassel, Ennemi public numéro un”
et pour cause, «France’s favorite bad boy» est à l’affiche du dernier film de Jean-Francois Richet présenté à Cannes. Il y interprète brillament Jacques Mesrine, le plus fameux des gangsters français, un rôle que plusieurs générations d’acteurs ont rêvé de jouer. Le journal américain dresse un portrait très élogieux de l’acteur qui a fait une partie de sa formation à New York. “L’homme aux 1000 visages” devrait rapidement traverser l’Atlantique. On attend la réaction du public américain.
Dans un article intitulé “Cannes Gets Real”, le Time note l’arrivée en force sur la croisette du film-documentaire et notamment de celui de Daniel Leconte, “C’est dur d’être aimé par des cons”. Le film retrace le procès intenté à l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo pour avoir publié des caricatures de Mahomet. Un plebiscite pour la liberté d’expression salué par le magazine américain. «Dynamique» et «drôle», «le film est jusqu’ici l’un des plus étonnant de la sélection».
Dans le quotidien californien The Union, un journaliste vente les qualités de la carte vitale française et suggère que les Etats-Unis s’en inspirent. Les opinions sont partagées et les réactions vont bon train…
Le Christian Science Monitor revient dans un article de quatre pages sur une histoire peu présente dans les manuels scolaires français, celle de la commune de Chambon-sur-Lignon et des ses “Justes parmi les Nations”. Dans la France de Vichy, les habitants de cette petite ville protestante d’Auverge cacheront et sauveront plus de 4 000 juifs. Une «conspiration» qui, selon le journal américain, mérite d’être soulignée et saluée.
Côté gourmet, virage à 90° dans l’Illinois. La ville de Chicago abroge l’interdiction de la vente de foie gras. Votée il y a deux ans 48 voix contre une, la mesure est la plus «stupide» jamais votée par le Conseil municipal a déclaré le maire. Le Chicago Tribune subodore que le Conseil municipal de Chicago est revenu sur l’interdiction «parce qu’on riait de nous». Les élus locaux commençaient à être embarrassés par cette guerre du foie gras, devenue l’objet de plaisanteries dans les émissions comiques.
Mais il y a plus: à part quelques chefs français, les autres n’avaient cure du foie gras, en revanche ils se sont indignés de la violation de la liberté de cuisiner: «le Conseil leur disait quoi cuisiner. Et les chefs de se demander ce qui viendrait ensuite: le veau, le homard?…». Galvanisés par la menace de censure, les chefs du cru, nous apprend le Chicago Tribune se sont rebellés et ont vendu, sous le manteau ou sous l’appelation “foie de poulet”, du foie gras comme jamais.
L’abrogation devrait entrer en vigueur d’ici à la fin du mois de mai, mais les défenseurs des droits des animaux n’ont pas désarmé. En Californie, l’interdiction votée en 2004 sera effective en 2012 écrit Newsweek qui dresse une liste des produits interdits aux Etats-Unis. Ainsi, pas de brie au lait cru de ce côté de l’Atlantique.
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