Ni les Etats-Unis, ni la France n’ont la moyenne en lecture et en calcul. C’est l’un des enseignements de la première évaluation des compétences des adultes de 24 pays répartis dans quatre continents réalisée par l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), qui classe la Finlande et la Japon en pole position.
Mais, tandis que « les compétences en littératie et en numératie des Français se situent parmi les plus basses des pays participant à l’évaluation », l’OCDE se contente de noter que « de plus grandes proportions d’adultes maîtrisent mal la langue ou les chiffres aux Etats-Unis par rapport à d’autres pays ».
Les Français plus faibles en lecture
De fait, 12 % des adultes américains se situent aux deux niveaux les plus élevés de compréhension des textes écrits, contre seuls 7,7 % des adultes français, selon cette étude réalisée auprès de 166.000 adultes du 1er août 2011 au 31 mars 2012. « La proportion d’adultes français obtenant de faibles scores en littératie (niveau inférieur ou égal au niveau 1 sur 5) est l’une des plus importantes des pays participants : 21,6 %, contre 15,5 % en moyenne dans les pays de l’OCDE participants », souligne l’organisation.
Les Américains font pire en calcul
Les Français se rattrapent toutefois un petit peu dans l’utilisation des concepts numériques et mathématiques. Dans ce domaine, ils sont 8,3 % à atteindre les deux niveaux les plus élevés, contre 8 % aux Etats-Unis. Ces deux chiffres sont « supérieurs à ceux de seulement deux autres pays comparés (l’Espagne et l’Italie) », s’alarme l’OCDE. Mais dans son analyse, l’organisation insiste surtout sur le tiers d’adultes américains ne dépassant pas le niveau 2 en la matière.
Des défis spécifiques
On est tenté d’expliquer ces résultats par le fait qu’en France « les compétences en littératie sont peu demandées dans le cadre professionnel », alors que « les employeurs français sont parmi ceux qui utilisent davantage les compétences en numératie des travailleurs », selon cette même étude. Mais aux Etats-Unis aussi, « la relation entre les compétences en numératie et les revenus est particulièrement forte », signale l’OCDE.
En fait, chacun des deux pays a des défis spécifiques à relever. Aux Etats-Unis, c’est « l’origine socio-économique qui a un plus fort impact sur la maîtrise des compétences que dans d’autres pays ». Tandis que « les résultats des Français varient sensiblement en fonction de leur niveau de formation » et que dans l’Hexagone « les différences de compétence en littératie entre les individus nés en France et ceux nés à l’étranger sont plus marquées que dans la moyenne des pays participant à l’évaluation ».
0 Responses
Revoir globalement notre enseignement ? Ca ne sera pas facile du tout.
Tout le monde a constate une baisse de niveau en aurtograf (j’plaisante !), en orthographe depuis trente ans environ mais rien n’a ete entrepris pour “sauver les meubles”, semble-t-il. Alors personnellement, je ne suis guere etonne de la situation actuelle.
Enseignante en langue française FLE à la retraite, j’ai travaillé 30 ans à l’étranger et de retour en France depuis 1999, j’ai pu constaté avec effroi toutes les lacunes des générations présentes et passées en lecture et écriture. Je suis bénévole dans une association où nous faisons de l’enseignement personnalisé pour adultes afin de pouvoir prendre en charge aussi bien les illettrés que les remises à niveau car constat d’une orthographe déplorable et de lecture difficile. Des administrations nous confient le soin de ” rafraichir” les connaissances en orthographe et en synthèse de textes car leurs employés ont des lacunes en orthographe mais aussi pour faire des rapports de fonctionnement qu’ils ont du mal à faire; conséquence de décennies de laxisme en matière d’éducation et de changements de politique. Pour redresser la barre, ce sera long et difficile, il y aura des retenus du côté enseignants car ils sont depuis longtemps considérés comme la 5ème roue du carrosse.
Et je crois que c’est un peu pareil partout dans le monde car enseigner n’est pas rentable pour les états alors que les enfants formés aujourd’hui ce sont les adultes de demain qui auront la charge de notre avenir à tous.
Réorganiser l’enseignement c’est un pari sur le monde de demain qui sera meilleurs si nos jeunes dans l’ensemble sont BIEN formés.