Et si, face à une Terre devenue inhabitable, nous devions nous transformer en créatures de l’air ? Cette question audacieuse est au cœur de « \*sk\*/ey- », la première grande exposition muséale de Marguerite Humeau aux États-Unis, à découvrir dès le mardi 3 décembre à l’Institute of Contemporary Art (ICA) dans le quartier de Design District à Miami.
Sculptrice française basée à Londres, la trentenaire bouscule les frontières entre science, art et imagination, mêlant poésie, mythologie et rigueur dans des œuvres qui interrogent notre avenir. Fruit de recherches méticuleuses, son travail se construit souvent en collaboration avec des experts – anthropologues, paléontologues ou encore voyants – pour recréer des récits oubliés ou spéculer sur des futurs possibles.
Parmi ses réalisations les plus marquantes, Marguerite Humeau a reconstitué le larynx de Lucy, l’australopithèque la plus célèbre de la planète, pour imaginer les sons qu’elle aurait pu produire. L’an passé, elle a également créé une installation de plus de 80 sculptures cinétiques réparties sur une soixantaine d’hectares dans la San Luis Valley, au Colorado, une œuvre de land art parmi les plus ambitieuses jamais réalisées par une artiste féminine.
Inspirée par les enjeux climatiques, cette exposition, dont le titre provient d’un terme proto-indo-européen signifiant « se détacher » ou « se fendre », imagine un monde en pleine mutation. Marguerite Humeau y dépeint un sol qui s’élève et se décompose, se transformant en êtres nomades évoluant dans les airs, en mouvement constant. Loin d’une approche alarmiste, l’artiste invite à une réflexion poétique sur les évolutions de notre planète et les capacités d’adaptation.