Ce vendredi 25 mars, plusieurs centaines de milliers d’étudiants défileront à travers le monde pour dénoncer l’inaction climatique. Leur mot d’ordre ? #PeopleNotProfit – l’humain et la planète doivent passer avant l’appât du gain. Il s’agira de la 188e grève scolaire pour la militante écologiste Greta Thunberg, qui marchera à Stockholm. C’est de sa première mobilisation devant le parlement suédois en 2018 qu’est né Fridays for Future (FFF), le mouvement international d’étudiants en grève pour le climat. Comme son nom l’indique, l’association organise des rassemblements estudiantins chaque vendredi. Elle appelle également à une mobilisation générale deux fois par an.
Aux Etats-Unis, plus de soixante manifestations sont prévues. A Miami, en Floride, l’Institut Cleo (dirigé par des femmes et dédié à l’éducation et au climat) sera mobilisé dès 1pm devant le Centre gouvernemental Stephen P. Clark (111 Northwest 1st Street). A Austin, au Texas, l’association des des étudiants en lutte contre le changement climatique (Students Fighting Climate Change) marchera du bâtiment principal (UT Tower, 110 Inner Campus Drive) vers le capitole (1100 Congress Avenue) à 5pm.
Margot, lycéenne franco-belge à New York, a officiellement rejoint les rangs de Fridays for Future en 2021. « J’ai compris après la première grève générale pour le climat du 15 mars 2019 que le changement climatique était un problème d’ampleur sans précédent qu’il fallait résoudre avec des solutions structurelles », explique l’élève de terminale. « J’ai ensuite protesté pendant deux mois devant le siège de l’ONU avec l’activiste Alexandria Villaseñor pour demander des solutions nationales et internationales », poursuit-elle. « La ville de New York a autorisé les élèves à quitter leur établissement pour participer à la manifestation du 20 septembre 2019, et j’ai profité de cette décision pour demander à mon lycée d’excuser officiellement les absents. La moitié de l’effectif total de l’école était présent à la manifestation. J’ai obtenu la même autorisation cette année », se félicite-t-elle, sans pour autant s’avancer sur le nombres de manifestants de vendredi.
« J’ai été un temps membre d’Extinction Rebellion Jeunes, où j’ai fait partie de l’équipe de communication, mais je m’en suis éloignée car il est compliqué de participer à des actions de désobéissance civile sous carte verte », admet-elle. Margot estime que FFF lui correspond mieux, « car il n’y a pas de risque d’arrestation. Leur stratégie de lutte convient à mon statut d’immigration. » La jeune femme intégrera Sciences Po l’an prochain et a déjà prévu de s’engager avec Youth for Climate en France. « J’ai participé à quelques-unes de leurs réunions pendant la pandémie, et leur structure est très démocratique. Les solutions à trouver au changement climatique reposent sur une société plus juste. Nos groupes doivent donc être à l’image de cette société que l’on essaie de réinventer. »
A New York, un premier rendez-vous est donné devant la mairie de Brooklyn à 1:30pm (Brooklyn Borough Hall, 209 Joralemon Street). Le parcours inclut la traversée du pont de Brooklyn jusqu’à Foley Square. La manifestation reprendra à 4pm au City Hall Park (Broadway &, Chambers Streets). FFF demande ce vendredi l’arrêt définitif de la construction du gazoduc de Brooklyn, qui traverse les quartiers noirs de l’arrondissement. L’association exige également que les législateurs de l’Etat adoptent le paquet de lois Climate Can’t Wait ainsi que le Green New Deal for Public Schools Act.
A Los Angeles, en Californie, Youth Climate Strike LA « demandera des comptes aux plus gros pollueurs » à 12:30pm devant l’hôtel de ville (City Hall South Lawn, 200 North Spring Street). L’organisation insiste notamment sur la nécessité pour le fonds de pension des enseignants de l’Etat de Californie (CalSTRS) de se départir des combustibles fossiles.
A Washington DC, FFF sera devant la Maison-Blanche (Lafayette Square) à 2pm pour rappeler à Joe Biden ses promesses climatiques. Le groupe demande au gouvernement d’investir dans la prochaine génération plutôt que dans les projets de combustibles fossiles, pour « une transition juste et immédiate vers les énergies renouvelables » qui permettrait d’atteindre justice et réparations climatiques.
Enfin, à San Francisco, en Californie, Youth vs. Apocalypse sera en tête du cortège « pour lutter contre tous les systèmes qui perpétuent les déplacements de populations, la violence armée, le racisme et la pollution ». Les participants ont rendez-vous à Embarcadero à 10am. Ils marcheront d’abord jusqu’aux locaux du Service de contrôle de l’immigration et des douanes des Etats-Unis (ICE), demandant à ce qu’il « arrête de cibler les communautés de première ligne » – celles qui subissent les conséquences directes, généralement les pires, du changement climatique (souvent, toujours selon l’organisation, des populations noires ou autochtones). Les manifestants se dirigeront ensuite vers les bureaux de la multinationale BlackRock, qui doit « cesser d’investir dans les prisons et la destruction du climat », dénonçant les liens du plus grand gestionnaire d’actifs au monde avec des entreprises qui favorisent la déforestation et sapent les droits des autochtones.