“Ceux qui réussissent aux États-Unis sont des exemples”, assure le PDG du groupe NextRadioTV, propriétaire de la radio BFM Business, Alain Weill, venu de Paris pour présider les BFM Awards New York.
C’est la première fois que les “trophées de l’économie” traversent l’Atlantique, huit ans après leur création en France. Devant un parterre de 150 femmes et hommes d’affaires à la bourse Nasdaq, un jury présidé par Richard Attias – en voyage en Chine, il était représenté par sa femme, Cécilia Attias – a donc décidé de récompenser l’esprit d’entreprise et la réussite française sur le sol américain.
Le choix le plus original est sans doute celui du trophée de l’entrepreneur de l’année remis à Renaud Laplanche, co-fondateur et dirigeant de Lending Club. Il y a cinq ans, l’ancien avocat d’affaires a fait le pari de lancer une plate-forme de prêts de particulier à particulier, passant outre les banques “qui prêtent à des taux d’intérêt très élevés pour un retour sur investissement faible”. Il a créé sa société juste avant la crise financière, dans la Silicon Valley, “un endroit de rêve”. Lending Club prête aujourd’hui un milliard de dollars et songe à s’introduire en bourse, peut-être au Nasdaq, “l’une des deux possibilités” assure l’entrepreneur qui ne souhaite pas en dire plus (l’autre possibilité est le New York Stock Exchange).
Deux personnalités connues et reconnues ont également été récompensées. Olivier François, qui dirige la marque Fiat et le marketing de Chrysler, a reçu le trophée du manager de l’année. Surnommé “le Karl Lagerfeld de l’automobile”, Olivier François a relancé la marque américaine à coups de spots publicitaires mémorables – en faisant appel à l’acteur Clint Eastwood et au chanteur Eminem -, et grâce à son entêtement bien français. Il s’est d’ailleurs mis en tête de vendre 50.000 Fiat aux États-Unis. “Un challenge amusant” pour le boss qui passe son temps entre Détroit et Turin et qui avoue avoir laissé sa mauvaise humeur à la frontière. “Car un Français”, explique-t-il, suscitant les rires dans la salle, “c’est un Italien de mauvaise humeur”.
Olivier Sarkozy a, lui, reçu le trophée du meilleur financier de l’année. À la tête des services financiers de Carlyle depuis plus de quatre ans, il est l’un des rares Français à occuper un poste aussi stratégique dans un fonds d’investissement américain. Il vient de piloter l’acquisition de TCW, la filiale de gestion d’actifs de la Société Générale aux États-Unis. Olivier Sarkozy n’est pas très optimiste sur l’Europe : “Ca va être difficile pendant un moment”, assure le demi-frère de l’ex-président français.
Enfin trois autres prix sont venus célébrer l’art culinaire français – après tout, quoi de plus normal aux États-Unis? Elisabeth Holder, la fille du fondateur du groupe Paul et propriétaire de Ladurée, et son époux Pierre-Antoine Raberin, ont reçu le prix de la Révélation de l’année pour l’implantation des macarons tricolores aux États-Unis. Le “fabricant de douceurs”, installé sur Madison Avenue, s’apprête à ouvrir un salon de thé avec jardin dans le quartier de Soho. “Un emplacement atypique pour vivre le rêve Ladurée”…
Le Prix spécial du jury est allé à Ariane Daguin, fille du chef étoilé André Daguin et fondatrice de d’Artagnan. Celle qui a introduit le foie gras aux États-unis il y a 28 ans affirme avec humour et son accent chantant du sud-ouest qu’elle n’en a “jamais autant vendu en Californie depuis qu’il y est interdit”. Une belle réussite : D’Artagnan réalise 65 millions de dollars de chiffre d’affaires et emploie 150 personnes outre-Atlantique.
Enfin, seule Américaine des lauréats, Dorothy Cann Hamilton a reçu le prix de “L’Américaine à Paris”. Fondatrice et Présidente de l’International Culinary Center, elle a tenu à déclarer son amour de la cuisine française dans la digne lignée de Julia Child, appelant le gouvernement français à donner un coup de pouce financier à tous les jeunes Américains qui rêvent de venir essayer les fourneaux en France. “Pas sûr qu’elle soit entendue en ce moment”, pouvait-on entendre dans la salle…
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Bravo aux laureats et quelle belle initiative en ces temps de crise ! Mais a quand des laureats, entrepreneurs indpendants du domaine des arts et/ou du spectacle vivant ?