Sarkozy fait souffler un vent révolutionaire sur l’Hexagone. Certes, rien de comparable avec la prise de la Bastille, écrit Newsweek, mais «Sarkozy renverse les états de faits que l’on croyait immuables».
Dans un autre article, titré “l’été du Président”, le même magazine prévoit un agenda estival bien rempli. Il y a encore peu, «les commentateurs anglophones pensaient unanimement que Sarkozy allait échouer, que sa politique de réformes allait s’enliser aussi vite qu’elle avait décollé, en d’autres termes que la France était sans espoir», irréformable.
Malgré un changement d’épouse très rapide et très publicisé, il faut tout de même lui reconnaître une chose: «en un an, il a lancé plus de réformes que Jacques Chirac ne l’aura fait en 12 ans de présidence». La France traverse aujourd’hui l’une des plus grandes vagues de réformes économiques que l’Europe ait connue depuis Margaret Thatcher et «La révolution ne fait que commencer» annonce optimiste le magazine hebdomadaire américain.
Un président salué outre atlantique et impopulaire à la maison mais une première dame admirée de tous. Le New York Times titre “l’effet Carla” et poursuit, «les Français sont différents de vous et moi, oui, ils ont Sarkozy et Carla».
«Il est difficile d’imaginer le nombre de décibels sur Fox News si Michelle Obama sort un CD cet été». Quand Carla se fait acclamer, Sarkozy, lui, se fait siffler. Mais «les Français, qui sont des “pervers polymorphes”, sont tellement tombés sous le charme de leur nouvelle première dame qu’ils commencent à davantage apprécier son mari».
Après l’effet Carla, l’effet Obama
Lueur d’espoir noire du côté des banlieues françaises. Le New York Times parle de l’émergence d’une conscience noire française, encouragée par la victoire de Barack Obama. Il y a peu, la simple présence du mot “noir” dans un journal suscitait l’étonnement, écrit le quotidien.
«Il est difficile pour les Américains, qui ont débattu de questions raciales dès l’avènement de la République, de cerner à quel point les questions de race et de religion restent taboues en France». Les deux pays ont des notions d’identité très différentes, si un Américain peut être à la fois Américain et juif, les identités plurielles sont difficiles à concevoir pour un Français.
La nouvelle génération de Français d’origine africaine profite de l’accession d’un candidat noir à la course à la maison “Blanche”, pour faire savoir qu’il est grand temps que la France regarde la réalité en face et engage un débat public. Mais tandis que Barack Obama mène une campagne qui transcende les races, les Français d’origine africaine se focalisent sur la question raciale et la nourissent.
Je t’aime moi non plus
C’est à l’occasion de la publication du dernier sondage Pew que le Wall street Journal publie un article du professeur américain d’origine Libanaise Fouad Ajami. Selon lui, l’anti-américanisme ambiant tient plus de l’effet de mode que d’une véritable antipathie.
«Jadis le monde nous aimait», écrit-il non sans ironie, «tous les Parisiens étaient Américains après le 11 septembre mais grâce au président Bush nous avons gaspillé cette sympathie»: voilà le refrain, grince l’écrivain, que nous sert la gauche américaine, qu’il accuse “d’auto-flagellation”.
Nombre de pays prédisent une victoire écrasante de Barack Obama. La France est en tête avec 84% des gens qui suivent la campagne qui pensent que le candidat démocrate prendra les bonnes décisions en termes de politique étrangère, contre 33% pour John McCain. La vision française de «la grande puissance de l’autre côté de l’Atlantique» a longtemps été un mélange d’envie et de dédain.
«La victoire d’Obama doit aussi être un hommage au pays qui a rendu cette victoire possible» écrit Fouad Ajami. «Où d’autre qu’aux Etats-Unis un garçon noir et d’origine modeste peut-il espérer se retrouver au sommet de la vie politique?»
Si le favori des Français se voit élu, le Huffigton Post discute le pour et le contre d’un ticket Obama-Clinton, et s’interroge: «Bill draguera-t-il Carla Bruni lors du prochain diner à la Maison Blanche?»