C’est certainement l’une des compétitions sportives les plus méconnues. L’équipe de France de cheerleading est en lice pour les championnats du monde de la discipline, les ICU World Cheerleading Championships, qui se dérouleront du mercredi 24 au vendredi 26 avril à Orlando.
Loin des clichés qui façonnent en douce l’imaginaire collectif, le cheerleading ne se résume pas uniquement aux pom-pom girls vêtues d’une jupe à paillettes ultra-courte qui agitent vigoureusement leurs pompons colorés sur le bord des terrains de football américain afin de soutenir leur équipe.
« C’est un sport de compétition à part entière », insiste Marion Crochet, la responsable de développement de la discipline en France. « Il s’agit d’un mélange de gymnastique et de figures acrobatiques qui demandent une grande technicité et un véritable esprit d’équipe. Le cheerleading se pratique à vingt-quatre et ce groupe ne doit faire qu’un », résume cette cadre de la Fédération française de football américain (FFFA), dont dépendent la centaine de clubs de cheerleading disséminés à travers l’Hexagone.
Symbole de la culture universitaire américaine, cette discipline compte plus de quatre millions de licenciés aux États-Unis. En France, elle rassemble près de six milliers de personnes. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, le cheerleading n’est pas réservé à la gent féminine, puisque ce sport regroupe des athlètes de tous sexes.
« À l’origine, à la fin du XIXe siècle, c’était même une activité exclusivement masculine, souligne Marion Crochet. Les hommes se tenaient au bord des terrains de sport, munis de mégaphones et de pancartes, pour encourager leur équipe en galvanisant la foule ». D’où leur nom de cheerleader en anglais, ce qui signifie littéralement « celui qui mène les acclamations » dans la langue de Molière. « La mixité de la discipline n’est apparue qu’à partir de la Seconde Guerre mondiale, date à laquelle les femmes sont venues remplacer les hommes qui avait été appelés au front. »
Ce sont donc neuf femmes et pas moins de quinze hommes qui défendront les couleurs de la France cette année dans la capitale floridienne du divertissement face aux représentants d’une dizaine d’autres pays. Rondades, vrilles, portées, pyramides humaines et autres acrobaties, ces jeunes sportifs seront jugés sur un enchaînement de figures, réalisées au long d’une chorégraphie millimétrée de moins de trois minutes, la « routine » comme on l’appelle dans le jargon du cheerleading, le tout au son d’une musique très rythmée.
« Nous espérons aller le plus loin possible dans la compétition, même s’il faut bien reconnaître que nous sommes encore des bébés dans le domaine par rapport aux équipes américaine et canadienne, précise celle qui a été l’entraîneuse de la toute première équipe de France de cheerleading, formée en 2018. Les victoires et la communication nous permettront d’attirer de nouveaux licenciés, notamment chez les garçons, car nous devons encore nous détacher de certains stéréotypes bien ancrés. »